1.3.1 Déclarations contradictoires

Il est vrai que Conrad a écrit à W. H. Chesson, à propos d’Almayer’s Folly : « Any criticism that would look for real description of places and events would be disastrous to that particle of the universe, which is nobody and nothing in the world but myself. » (Conrad 1894d, p.186).

Qui plus est, Conrad donne parfois des lieux qu’il a utilisés dans ses romans des définitions qui ressemblent fort à des clichés. Quand il dit à propos de l’Amérique du Sud que c’est « a continent of crude sunshine and brutal revolutions », ou, à propos de la mer, qu’elle est « the vast expanse of salt waters, the mirror of heaven’s frowns and smiles, the reflector of the world’s light » (Conrad 1920c, p.xxxi), il ne concourt pas vraiment pour le titre de poète le plus original de son siècle! Et si « atmosphere » et « mood » sont simplement une question de savoir si le soleil tropical est écrasant ou si l’eau de la mer est salée, cela ne vaut guère qu’on s’y attarde.

Mais la contradiction entre les déclarations commentées en 1.2 et celles présentées ici est si évidente que ces dernières demandent une lecture attentive.