3.3.3 Relations sémiotiques

Mais en outre, leurs relations subjectives placent les personnages dans des mondes possibles, peuplés chacun de figures fantasmatiques si personnelles, que leurs rapports en deviennent problématiques. Rapports qui se laissent cependant de facto décrire en termes sémiotiques.

3.3.3.1 Epi-sémiosis

Le rapport de Burns à feu son précédent capitaine en particulier, peut être aisément décrit en termes petöfiens. En effet, dans le monde possible de Burns comme dans celui de Johns, il est inconcevable de dissocier les choses des signes. Etre quasiment immobilisé dans le golfe de Siam n’est pas un simple fait pour le second, c’est le signe d’un mauvais sort, d’autant plus interprétable comme tel que la malédiction est datable, identifiable, et peut être citée : « If I had my wish, neither the ship nor any of you would ever reach a port. And I hope you won’t. », aurait lancé un jour l’ancien capitaine (Conrad 1916a, p.253). Affirmer de ce capitaine agonisant que « he meant every word of it » (Ibid.), c’est là la responsabilité du seul Burns, mais dans son monde pseudo-cratylien, épi-sémiosique, les locuteurs ne peuvent que parler au premier degré.