3.3.6.3 L’auteur, ou la voix absente ?

Aussi, des trois voix majeures qui s’entendent dans les chapitres III à VI de The Shadow-Line, aucune n’est-elle celle d’un protagoniste.

Ce serait bien de la polyphonie, si les deux premiers chapitres disparaissaient et si les dernières lignes ne venaient rétablir une hiérarchie où le narrateur non superstitieux, l’égal désormais d’un capitaine Giles, apparaît comme le héros enfin révélé : aussi sage que Ransome mais plus solide que lui, aussi solide et sage que Giles mais plus jeune que lui, il s’impose aux yeux de tous.

L’apparente égalité, mesurée à l’aune de Coleridge, entre Burns et le narrateur, était une illusion. L’apparente égalité, à l’aune de la sagesse, entre Giles et Ransome ne résiste pas à l’examen. Rien ne demeure, sinon la négation de toute intervention du « supernatural » (Conrad 1920b, pp.207 & 208). La démonstration est plus subtile, mais non moins univoque que les précédentes.