3.5.4 Polyphonie historique

Ces voix ne sont pas très nombreuses. Elles ne s’entendent guère que chez quatre personnages : Leggatt ; le capitaine-narrateur, lequel réduit le discours de son second à « Bless my soul – you don’t say so » (Conrad 1910a, pp.394, 400, 402, 416) et, prévenu contre lui (« Perhaps I should have sympathised with him if I had been able to detach my mental vision from the unsuspected sharer of my cabin » (p.412)), n’écoute pas celle du capitaine du Sephora, Archbold : « It is not worth while to record that version » (p.412) ; « I was hardly listening to him » (Ibid.).

Ces quatre personnages se réduisent donc à deux, ce que l’insistence sur la dualité nous laissait prévoir. Or, l’idée même de « dédoublement » interdit d’avance toute hiérarchisation entre les voix de ces deux protagonistes. Si bien qu’il suffirait d’entendre une discordance entre elles pour établir la polyphonie.

Soit : quelle est donc la note dissonnante entre Leggatt et le capitaine-narrateur ?