4.3.1 Le continuum Nigger-‘Youth’

‘Youth’ en effet semble reprendre où The Nigger of the ‘Narcissus’ s’est arrêté. Le Narcissus, arrivé à bon port à Londres, repart vers l’Orient sous la forme de la Judea : sauf dans leur ultime section, leurs routes se recouvrent.

De plus, les deux navires affrontent une tempête qui les place dans des positions curieusement similaires, c’est-à-dire couchés sur le flanc : « the gale howling above, the ship tossing about like mad on her side » (Conrad 1898b, p.154). Cette première tempête sur la Judea n’aura cependant d’autre conséquence qu’un important retard (« When we got into the dock we had lost our turn for loading, and they hauled us off a tier where we remained for a month » (Ibid.)), tout comme la tempête essuyée naguère par le Narcissus n’avait eu d’autre conséquence que la perte de quelques biens personnels de la part des matelots : rien qui pèse bien lourd sur la suite, dans un cas comme dans l’autre.

Il est vrai que la similitude entre l’attitude de James Wait, qui passe tout le temps de la tourmente dans sa cabine, et celle du steward Abraham qui « persisted in clinging to his berth » (Conrad 1898b, p.159) lors du second grain qu’essuie la Judea, n’est pas totale, car si Wait s’en sort indemne, les matelots de ‘Youth’, « [who] went to look for [Abraham] », conscients que cette empathie « was chancing death, since once out of our lashings we were as exposed as if on a raft », le découvrent « out of his mind ; completely and forever mad » (Ibid.).

Mais le parallèle n’en demeure pas moins insistant.