4.4.1 Profondeur & horizon

Certes, la structure de la nouvelle est loin d’être linéaire. Mais il reste que l’unité des neuf premiers chapitres est assurée par la question purement technique du franchissement de la barre à l’entrée de Batu Beru, c’est-à-dire par la nécessité de mesurer sans cesse la profondeur du chenal qui conduit au port. De même, la fin du ‘Tether’ (Conrad 1902c, ch.XIV) est consacrée à l’autre question marine fondamentale : celle du maintien du cap. Si bien que les trois dimensions de la navigation, profondeur et points cardinaux, encadrent un récit, plein de retours sur le passé des personnages sans doute, mais qui garde ainsi sa cohésion.

C’est dire que les conditions de navigation ne comptent plus : que la mer soit d’huile ou houleuse ne change rien, ni à la lecture d’un compas, ni à l’usage de la sonde. Seule compte désormais la navigation per se.

Pour autant, la continuité avec des récits tels que ‘Youth’ ou The Nigger of the ‘Narcissus’ n’est pas rompue.