4.4.5.4 Van Wyk, ou bis repetita

Quant à l’autre personnage de quelque poids dans le récit, le Néerlandais Van Wyk, il n’est guère qu’une pâle synthèse des deux associés ennemis.

Comme Whalley en effet, il essaie de se prolonger en s’appesantissant sur The Times (magazine) et en maintenant le lien, en plein cœur de sa jungle, avec son Pays-Bas natal : il empile les numéros du Rotterdam Courant (Conrad 1902c, p.241).

Il est en cela assez homéostatique pour croire lui aussi à la solidité de Whalley : « Had the captain of the Sofala been another sort of man he would have suspected the work of age there » (p.254).

Mais Van Wyk et Whalley s’opposent aussi : l’un est aussi sceptique que l’autre est confiant en la providence ; l’un est aussi retiré du monde que l’autre y demeure actif à tout prix (« Whether it was fortune or seclusion from his kind that Mr. Van Wyk sought, he could not have pitched upon a better place » (p.240)).

Si bien que la négation d’un quelconque « progrès » entre les pirates Balingini et « Mr. Massy » (p.247) ressemble plus à l’énoncé d’une loi constante comme celles que cherche désespérément l’armateur-mécanicien sur les nombres tirés à la loterie, qu’à la conscience historique du capitaine.

Cependant, l’interprétant de Van Wyk, qui observe dans son salon un Whalley proche de sa fin, est bien plus vague que celui de Massy sur le même sujet : « His hand would hover irresolutely, as if left without guidance by a preoccupied mind ». Et il méprise l’idée du chantage auquel pourtant songe Massy et que lui a suggéré Sterne, en s’insurgeant contre « the debasing taint of blackmailing » (p.254).

Cette sorte d’Almayer sédentaire se définit donc surtout par une série d’oppositions, tantôt à Massy, tantôt à Whalley, qui nuance finalement le contraste entre les deux personnages centraux de la nouvelle et donne même à Sterne la patience qui lui manque tant. Van Wyk est l’élément pondérateur du récit.