4.4.6.1 Le temps de la poudre aux yeux.

Le paragraphe d’ouverture de la nouvelle est à cet égard exemplaire :

‘For a long time after the course of the steamer Sofala had been altered for the land, the long swampy coast had retained its appearance of a mere smudge of darkness beyond a belt of glitter. The sunrays fell violently upon the calm sea – seemed to shatter themselves upon an adamantine surface into sparkling dust, into a dazzling vapour of light that blinded the eye and wearied the brain with its unsteady brightness. (Conrad 1902c, p.160)’

Dans ce paysage qui n’est plus que décor, tout n’est que trompe l’œil (« appearance », « seemed », « dazzling », « blinded ») ; on croit encore à la lumière (« glitter », « sunrays », « sparkling », « light », « brightness ») quand tout est déjà décomposé. Au-delà du scintillement ne s’étendent que des marécages (« swamps ») ; ce qui étincelle n’est que poussière (« dust ») ; la lumière n’est que vapeur (« vapour ») ; la luminosité est chancelante (« unsteady ») ; la violence même des rayons solaires est une vaine démonstration sur une mer dont le calme (« calm sea ») vient d’une volonté inflexible (« adamantine »)...

Le rayonnement (solaire ou impérial) est donc sans autre effet que de tromper les observateurs, de leur cacher ce fait que « cet autre monde [qui se devine dans l’ombre (« darkness »)] ne faira qu’entrer en lumiere quand le nostre en sortira »  (Montaigne 1588, p.887).