5.1.1.2 Fictionalisation

Cependant, toute cette érudition déployée autour d’un poste commercial qui serait sans Conrad tombé depuis longtemps dans l’oubli, pourrait autant servir à poser des problèmes qu’à avancer des réponses.

En effet, si le diptyque est une chronique du district de Berau de 1845 à 1885, alors pourquoi les William deviennent-ils des Tom et les Charles des Kaspar ? A l’inverse, si Tom et Kaspar sont là pour tirer l’ensemble vers le romanesque, alors pourquoi garder les patronymes Lingard et Almayer, au risque que ces « personnes existant ou ayant existé » intentent à l’auteur quelques procès s’ils n’apprécient pas la réputation que les romans leur font 197  ? Il est heureux au fond pour Conrad que « all these men of 22 years ago feel kindly to the chronicler of their lives and adventures » (Conrad 1909a, p.278) ! Heureux que ni la famille Lingard, ni la famille Olmeijer, n’ait relevé de propos diffamatoires sous la plume du marin démasqué.

A moins que ce ne soit pas un hasard : Conrad a pris grand soin, dans Almayer’s Folly et dans An Outcast of the Islands, d’éviter de porter gravement atteinte, notamment à la dignité du Captain William « Tom » Lingard, en ne disant sur lui rien que de flatteur et en n’entrant pas trop dans les détails.

Précaution banale, qui cependant ne peut s’appliquer aussi simplement pour The Rescue. En effet, la manœuvre dans cet ultime roman kalimantanais est plus délicate : comment impliquer Tom Lingard dans une intrigue sentimentale plutôt scabreuse et dans des projets chimériques, sans qu’un colatéral de William s’en offense ?

Le retard qu’a pris la rédaction de The Rescue a fait l’objet de multiples commentaires. Commencé en 1896, le troisième roman où Lingard se manifeste ne paraîtra qu’en 1920 : quiconque se préoccupe de reconstruire la psychologie conradienne est souvent tenté de prendre comme pierre de touche cet acte si longtemps manqué. Comme le dit sarcastiquement (mais sans proposer de contre-hypothèse) John Batchelor, « the received wisdom [set out in A. J. Guerard, Conrad the Novelist (1958) and Thomas Moser, Joseph Conrad : Achievement and Decline (1980)] on Conrad’s difficulties with The Rescue […] is that he found it difficult to dramatize heterosexual relationships » (Batchelor 1994, p.50).

Or, l’insinuation n’explique rien. Certes, Conrad disait déjà dans ‘The Warrior’s Soul’ que « passages of love, however, are more impressive perhaps than passages of danger. You don’t go affronting love in troops as it were. They are rarer, more personal and more intimate » (Conrad 1917a, p.541) ; mais dans An Outcast of the Islands, il contourne la difficulté (si difficulté il y a) en puisant dans ce que la littérature, notamment française, a déjà proposé comme scènes sentimentales pour narrer le rapprochement entre Willems et Aïssa : « During the composition of his second novel, An Outcast of the Islands (August 1894 – September 1895), Conrad turned for assistance to Flaubert [&] Maupassant […] in a variety of scenes dealing with sexual relationship » (Hervouet 1985, p.23).

Ainsi, la scène, cruciale parce qu’initiale, où Aïssa « sank on the grass by his side and with a quick gesture took his hand in hers » (Conrad 1896a, p.77), reprend un passage de Madame Bovary (Hervouet 1985, p.24) ; mais la scène tout aussi cruciale, parce que terminale, où Willems se sent plus isolé que jamais, surtout aux côtés d’Aïssa, provient elle-même d’un passage de Bel-Ami (Hervouet 1985, p.26). Si bien que tout cet aspect du roman centré sur la relation de Willems avec Aïssa est serti dans une forte intertextualité.

Qui empêchait donc Conrad de recourir encore à Flaubert et à Maupassant pour The Rescue ? Ou à Bernardin de Saint-Pierre même si bon lui semblait ! On ne met pas vingt-trois ans à fouiller les rayons des bibliothèques pour réamorcer une inspiration défaillante.

En revanche, on peut très bien hésiter pendant vingt ans à achever un roman qui, une fois publié, risque de paraître diffamatoire au neveu et protégé du principal intéressé : Jim Lingard, que Conrad connaissait personnellement 198 , pouvait encore s’offusquer en 1896 d’un portrait irrévérentieux de Tom Lingard dans ses aventures avec Mrs Travers et dans son manque à la parole donnée à Hassim et Immada. Mais « in about 1916 » (Warren 1977, p.26, n.22), Jim s’éteint à Sumatra 199 , si bien que les diverses tentatives de Conrad pour reprendre son manuscrit (tentatives dont la dernière, avortée, remonte à juin 1916 (Conrad 1916b, pp.603-604 & 606)) pouvaient enfin aboutir en 1918-1919 200 .

On objectera que le traitement d’Almayer, dès 1895, est rien moins que flatteur. Pourquoi Conrad braverait-il les foudres de l’un quand il craignait celles du colatéral de l’autre ?

C’est sans doute que la question se pose différemment :

  1. La faiblesse d’Almayer le conduit à un déclin et à une mort en patente contradiction avec la prospérité et la santé du vrai Olmeijer. Or, cette santé et cette prospérité sont de notoriété publique (à l’inverse de ce qui se passe généralement pour les écarts sentimentaux) : « We do know that Olmeijer, at least in later years, was by no means the helpless figure that Conrad makes him. Van der Burg, in the K[oninklijke] P[aketvaart-] M[aatschappij] report of 1893, writes that Olmeijer was ‘in fact the head of the area’ and that ‘the sultans seek his counsel in all circumstances’ » (Sherry 1966, p.113).
  2. Le patronyme même d’Olmeijer (à la différence de celui de Lingard) est modifié. Certes, l’homophonie demeure ([olme(j)¶]), mais c’en est fait de l’homographie. Pourquoi alors, à l’hypothèse d’une ignorance conradienne (« it is likely that Conrad never saw[Olmeijer’s name] written down » (Batchelor 1994, p.52)), ne pas substituer celle d’une prudence élémentaire ?

En tout cas la défense était prête : Almayer, à l’évidence, n’est pas Olmeijer. Comme si Conrad avait gardé conscience de tous les risques judiciaires et avait paré d’avance quelques attaques potentielles.

Mais cela nous ramène au paradoxe initial : pourquoi, s’il s’agit de brouiller les pistes, garder même l’homophonie pour Olmeijer, et à plus forte raison l’homonymie totale pour Lingard, alors que, lorsqu’un personnage est vraiment par trop lamentable, ou même simplement compromis, Conrad sait fort bien éviter de lui donner un nom trop vite identifiable ?

Le nom du capitaine Ford notamment, impliqué selon Conrad dans le trafic de poudre à canon, ne rappelle en rien celui du capitaine Craig, même si certains critiques font le rapprochement.

De même, le nom du piètre Willems ne dérive directement de celui d’aucun colon du Berau, bien que Conrad relie également cette figure de la déchéance à la vie du comptoir est-kalimantanais :

‘The man who suggested Willems to me was not particularly interesting in himself. My interest was aroused by his dependent position, his strange, dubious status of a mistrusted, disliked, worn-out European living on the reluctant toleration of that Settlement hidden in the heart of the forest-land, up that sombre stream which our ship was the only white men’s ship to visit.[…] ’ ‘It was clear that in those days Willems lived on Almayer’s charity. (Conrad 1920a, p.xlv-xlvi).’

Sans doute Norman Sherry peut-il, sur deux points, rapprocher Willems de Jim Lingard :

  1. La rivalité entre Almayer et Willems, envoyé par Lingard à Sambir dans An Outcast of the Islands, est explicite :
‘Suspicious from the first, Almayer discouraged Willems’ attempts to help him in his trading… From cold civility in their relations, the two men drifted into silent hostility, then into outspoken enmity. (Conrad 1896a, p.64)’

Or, les conditions pour qu’une telle animosité existe entre Charles Olmeijer et James Lingard sont réunies :

‘For one thing, Olmeijer had been ten years at his trading outpost when Captain Lingard settled his young nephew, Jim, at Berau. […] This may well be the origin in Conrad’s fiction of the Willems/ Almayer […] antagonism. (Sherry 1966, p.132).’
  1. « Perhaps […] the love that Willems had for the native girl Aïssa had its origin in the love Jim Lingard had for his Sea Dyak » (Sherry 1966, p.136).

Toutefois, il faudrait alors combiner la biographie de Jim Lingard avec celle d’un individu moins reluisant, comme cet « alcoholic Dutchman, Carel de Veer » dont parle aussi Norman Sherry (Sherry 1966, p.132). Si bien que l’identification de Willems à Jim Lingard paraît aussitôt abusive. Les noms de Ford et de Willems sont manifestement forgés pour éviter de telles assimilations.

C’est dire que le problème posé par l’utilisation de noms attestés est assez complexe. Un impératif double semble présider au transfert de ces noms, tirés de la chronique établie sur place par Conrad, vers sa fiction : un impératif de proximité et de distorsion.

Or, ces noms sont aussi liés à des événements. Le transfert des uns vers la fiction impose donc aussi le transfert des autres, ce qui ne laisse pas d’augmenter encore la difficulté. Le tableau en annexe B s’emploie à clarifier les correspondances entre les faits et la diégèse.

Le premier problème que soulève une synthèse de ce genre, c’est l’apparente difficulté que l’on rencontre à dater précisément la diégèse d’An Outcast of the Islands sans faire référence à Almayer’s Folly. Le terminus ad quem de 1871 en effet n’est donné que par le premier roman, et aucun indice du départ de Nina pour Singapour ne reparaît dans le second avant l’épilogue qui ne date rien.

Certes, Conrad a écrit ses deux textes d’un même élan, s’attelant à l’Outcast alors même qu’il n’était pas encore certain de la publication d’Almayer, comme en témoigne sa lettre à Marguerite Poradowska d’août 1894 (Conrad 1894b, pp.168-169), puisqu’après avoir annoncé « J’ai envoyé réclamer le renvoi du M[anu]s[crit d’Almayer’s Folly] », il avoue avoir « commencé d’écrire – avant-hier seulement. […] J’appelle ça ‘Deux Vagabonds’ (Two Vagabonds) », titre provisoire de ce qui deviendra An Outcast of the Islands. Ainsi, la diégèse du premier roman est encore fraîche dans sa mémoire quand il amorce le second.

Mais on ne peut décemment exiger de son Lecteur Modèle qu’il fût l’enthousiaste assidu et contemporain seul en mesure de recevoir les deux volumes comme les volets d’un diptyque. Or, tout lecteur moins informé se retrouverait rapidement dans la situation du lecteur français, qui a pu lire La Folie Almayer en 1919 grâce à la traduction NRF de Geneviève Séligmann-Lui, mais qui devra attendre 1937 pour se délecter d’Un Paria des îles (comme l’atteste l’article du traducteur G. Jean-Aubry à la une du quotidien Le Jour du dimanche 11 avril 1937 (Jean-Aubry 1937)) et qui, en 18 ans, aura eu largement le temps d’oublier 1871 et ce que cette année signifie pour Nina.

Serait-ce alors à dire que la datation, et ce qu’elle implique de relation dialogique avec l’histoire générale, ait soudain paru superflue à Conrad, tant son deuxième roman parvenait à se détacher des données temporelles pour mieux élaborer son monde possible ? Ce n’est en tout cas pas ce que la lettre citée supra suggère : « Ce qui m’ennuie le plus c[’est] que mes personnages sont si vrais. Je le[s] connais si bien qu’ils m’entravent l’imagination » (Conrad 1894b, p.169).

Mieux vaut donc nuancer l’assertion. Si le terminus ad quem fourni par le départ de Nina manque effectivement dans An Outcast of the Islands, le terminus a quo du canal de Suez s’y inscrit par deux fois (Conrad 1896a, pp.12 & 109). De plus, la bataille des drapeaux entre Almayer et Willems ne s’étale pas gratuitement sur 11 pages (Conrad 1896a, pp.176-186) : elle pointe avec insistance vers un choc anglo-néerlandais, et il ne faut pas être grand clerc pour en trouver, dûment enregistrés par la chronique du temps avant le traité de Sumatra, qui fournit alors un terminus ad quem d’une autre nature, historique et non plus diégétique, à la date du 2 novembre 1871.

La relation dialogique avec l’histoire en marche est donc aussi explicite dans An Outcast of the Islands que dans Almayer’s Folly. Simplement, elle s’opère sur un autre mode : le tragique d’Almayer fait place à la farce. L’Union Jack en particulier jaillit plus comme un Jack-in-the-box que comme un digne emblème patriotique (« I ran up the Union Jack to the flagstaff in the yard. I had no other protection » (Conrad 1896a, p.176)), et la frénésie qui s’ensuit touche au burlesque. D’une part, les motivations de tous ces agitateurs d’étendards ont perdu leur noblesse : « There were only three men besides Ali that stuck to me – three cripples for that matter, too sick to get away » (Ibid., p.176) ; « I decided […] to let nobody land on our shore. Private property, that » (Ibid., p.176). Et d’autre part, leur attitude manque quelque peu de dignité : « He [Willems] talked a lot, swinging his arms about » (Ibid., p.177) ; « It appears he [Patalolo] begged Abdulla to let him have a passage in the Lord of the Isles » (Ibid., p.177) 201 .

Le microcosme de Berau n’intègre donc plus l’histoire dans An Outcast : il la parodie. L’avidité d’Abdulla et la lubricité de Willems font flèche de tout bois, et partant rabaissent les causes qui sont encore nobles ailleurs. Briser les monopoles et garantir la liberté d’entreprise par exemple peut se défendre sérieusement du point de vue historiciste d’un De Waal : ses lois agraires de 1870 vont précisément dans ce sens. Mais jalouser Almayer ou Lingard, quand on est incapable d’accomplir de semblables prouesses (découvrir un chenal comme Lingard, ou vivre l’ascèse protestante 202 d’Almayer), et n’avoir finalement pour cause à défendre que son ego ou sa libido, cela fait trop tomber les masques pour que, sous Enée (« Æneas », Conrad 1896a, p.54) et Œdipe, ne se révèlent plutôt Arlequin et Pantalon.

Du poids de l’histoire, on passe donc au prétexte de l’histoire.

Mais enfin, l’histoire est là, et c’est elle qui permet de résoudre le deuxième problème mis en relief par le tableau de l’annexe B.

En effet, le plus visible après une telle mise en parallèle, c’est le décalage chronologique entre l’anecdote attestée et sa réplique (dialogique) fictive.

Il est vrai que l’année 1869 donnée par Norman Sherry pour l’arrivée du vrai Olmeijer à Berau n’est qu’un terminus ad quem, et que l’arrivée du fictif Almayer au même endroit en 1863, six ans plus tôt, n’est pas en contradiction absolue avec cette estimation. Mais que dire du mariage ! Le vrai Olmeijer se marie en 1874, tandis qu’Almayer convole en 1863 : il s’agit d’une différence d’onze ans entre les faits et la fiction. Onze ans qui expliquent qu’Almayer ait les cheveux gris en 1884, alors qu’Olmeijer, né en 1848, n’aurait eu que 36 ans : si Almayer est d’onze ans son aîné, ses tempes grisonnantes se conçoivent mieux.

Quant à Lingard, c’est encore plus frappant. Le Captain William Lingard se retire et disparaît en 1885, tandis que son reflet Tom est ruiné et disparaît en 1871, soit quatorze ans avant William. De plus, alors que William est promu « Rajah Laut » en 1862, Tom obtient ce titre au plus tard en 1855, soit sept ans plus tôt.

Ainsi, si les noms fictifs en rappellent certains bien réels, tout le reste, des événements désastreux aux dates, est faussé. Conrad était parfaitement honnête quand il écrivait à Wilfrid Hugh Chesson, justement à propos d’Almayer :« The river and the people have nothing true – in the vulgar sense – but their names » (Conrad 1894d, p.186).

Dans ce décalage chronologique, il ne s’agit cependant pas à proprement parler du recul d’une génération. Certes,

‘He [Conrad] created his fictional Arabs by moving the actual Arabs forward one generation […]. In the printed text Moshin [Abdulla’s father] was completely dropped, and his place taken by Abdulla […]. The fictional Reshid, who had no existence in real life, was put into the generation of the actual Abdulla, upon whom he was modeled. (Gordan 1940, p.47) ’

Mais cela ne rend pas compte du décalage dans le temps pour les autres personnages : sept ans, onze ans, quatorze ans, cela n’a rien à voir avec une « génération perdue », même si l’on ne donne pas à cette expression le sens judaïque qu’elle avait en un temps où, pour annuler le règne d’Hérode, on avait rajusté les décomptes calendaires de 40 ans.

Non. Il s’agit ici plus précisément de recentrer l’anecdote sur l’histoire internationale. Il s’agit de réorganiser le monde possible en le faisant dialoguer avec Suez (1869), avec la colonisation britannique et néerlandaise de l’archipel malais (Traité de Sumatra en 1871, guerre d’Aceh en 1873-1882-1903, création de la British North Borneo Co. en 1881). Tous les réajustements chronologiques s’expliquent parfaitement si l’on les conçoit comme imposés par ces deux pics historiques que sont 1869-1871 d’une part, 1881-1882 d’autre part.

Autrement dit, l’anecdote de Berau ne suffisait pas, manquait d’envergure, et les noms de personnes devaient être assez modifiés (impératif de distorsion) pour échapper à la simple chronique. Mais à l’inverse, c’est l’anecdote de Berau qui permet le transfert du monde « réel » historique vers le monde possible romanesque, et les noms devaient rester assez évocateurs (impératif de proximité) pour prévenir la dilution du récit en une grande fresque géopolitique. Ainsi se justifie le « double impératif », délicat à négocier, qui oriente l’onomastique conradienne dans son diptyque, et donc aussi, par effet secondaire, dans The Rescue.

Notes
197.

Somerset Maugham a frôlé pour moins que cela des actions en justice. Des inconnus nommés Walter et Kitty Lane, comme les personnages de The Painted Veil (1925), « threatened to sue, but they settled out of court when Maugham offered them two hundred fifty pounds and changed ‘Lane’ to ‘Fane’ » (Morgan 1980, p.279).

198.

Conrad connaissait aussi Joshua Lingard, le frère aîné de Jim : « I knew slightly both his [Captain Lingard’s] nephews, Jim and Jos » (Conrad 1917f p.317). Mais Joshua était marin, donc moins versé que Jim dans les affaires de Tanjung Redeb et du Kalimantan, et plus « collègue » que « tuan » aux yeux de l’écrivain : pas assez impressionnant pour « bloquer » sa narration.

199.

« According to his daughter […] at the age of fifty-four » (Warren 1977, p.26, n.22) ; « Jim’s son, Mr. Edward Lingard, says that his father was born on 25 August 1862 » (Sherry 1966, p.100, n.*), ce qui donnerait bien 54 ans en 1916. Quant à Joshua, « he was five years older » (Sherry 1966, ibid.), né donc, comme Conrad, en 1857, et « his death certificate shows that he died on 29 November 1920 » (Sherry 1966, ibid.).

200.

Il sera aussi suggéré en 5.4, lors de l’étude spécifique de The Rescue, que, structurellement, la difficulté pour Conrad de créer une véritable polyphonie dans ce roman fut un obstacle bien plus probable que les scrupules à copier sur ses prédécesseurs.

201.

« However, nobody was killed. A few broken heads – that’s all » (Ibid., p.178) ; « It was that woman, who went for Willems […]. Some say it was about that flag. He carried her off, flung her into a canoe, and went on board Abdulla’s ship » (Ibid., p.180) ; « That Jim-Eng, he burst through the bush and fell into my arms, so to speak » (Ibid., p.181-182).

202.

La vie de l’entrepreneur protestant en effet « emprunte souvent un visage ascétique […]. Il ne ‘tire rien’ de sa richesse pour lui-même » (Weber 1947, p.75) : Almayer ne songe qu’à enrichir sa fille Nina.