1. Structure spatio-temporelle.

Nous avons évoqué plus haut le régionalisme de Hardy d’un point de vue thématique et nous pouvons désormais l’aborder du point de vue de la structure. Les lieux du roman et les repères temporels – deux des trois dimensions du théâtre classique – vont être la clef de voûte de Jude . Etant donné la densité du texte, nous choisirons des espaces et des moments essentiels du roman afin de mieux comprendre le travail d’orfèvre opéré par l’auteur sur l’édifice que nous pourrions encore une fois appeler “Judeminster”, à la « géométrie du tailleur de pierres 175  ». Comme le dit fort bien John Hillis Miller dans son travail sur la répétition :

‘I try to attend to the threads of the tapestry of words in each case rather than simply to the picture the novel makes when viewed from a distance 176 .’

Notes
175.

Marcel Proust, La Prisonnière, A la Recherche du temps perdu, La Pléiade, III, p. 376. Norman Page souligne également cet attachement de Hardy à l’architecture (en particulier au Gothique) : “There is a rough sense in which the disposition of plots and subplots in constructing a work of fiction can be compared to the disposition of spaces in designing a building […].” (Page, in Kramer, p.43).

176.

J. Hillis Miller, Fiction and Repetition, p. 3.