2. La vision fragmentée.

L’œil du narrateur pourrait être la caméra qui filme les évènements selon un angle précis et teinte l’histoire de ses propres couleurs. L’image nous renverrait le regard du narrateur, les sonorités seraient l’écho de sa voix. Mais ce conteur, qui s’annonce d’abord tout-puissant par sa position de supériorité, cède du terrain aux personnages et permet à la nostalgie d’effleurer le récit :

‘At a distance in time and yet present as the events occur, a cold observer, spatially detached, seeing without being seen, and yet at the same time able to share the feelings of the characters, see with their eyes, and hear with their ears – a paradoxical combination of proximity and distance, presence and absence, sympathy and coldness, characterizes the narrator whose role Hardy plays 301 .’

Ainsi la voix et le regard circulent, en appelant aussi au vide qui leur permet de surgir : le trou d’où ils proviennent est précisément l’espace aménagé dans le roman pour que le narrataire parvienne à prendre possession du récit et que son œil se laisse guider par les mots.

Notes
301.

J. Hillis Miller, Distance and Desire, p. 55.