Le « modèle développemental » de la ramification

En effet, afin de représenter la ramification en plusieurs branches, il faut pouvoir indiquer sur le filament formel, qui n’est, rappelons-le, qu’une ligne de 0 et de 1, le lieu précis où vient se brancher un rameau ainsi que le lieu où intervient la fin de la description des cellules du rameau. À cette fin, Lindenmayer choisit de recourir à ce qu’il appelle un « nouveau concept formel » 1257  : des parenthèses. Ainsi, pour l’état d’une cellule, on peut ajouter à la fonction de transition de cet état l’état de cette même cellule plus l’état d’une nouvelle cellule, comme précédemment quand il n’y avait que la division cellulaire qui était possible, mais en inscrivant cette fois-ci l’état interne de cette nouvelle cellule entre parenthèses ; ce qui signifie qu’elle commence un rameau latéral sur le filament. Cette cellule entre parenthèse pourra ensuite elle-même se diviser ou ramifier. Mais tout ce qu’elle produira restera donc entre parenthèses, cela pour signifier qu’elle est et reste un rameau. Les parenthèses peuvent ensuite être situées elles-mêmes entre des parenthèses car il peut, bien sûr, y avoir plusieurs ordres de ramification. Le formalisme des parenthèses, notons-le, a donc pour effet de conserver encore sa linéarité au formalisme, cela alors même que le filament est ramifié. L’inconvénient du formalisme des parenthèses cependant, et Lindenmayer le concède, est que la position relative des branches, c’est-à-dire leur arrangement mutuel ou phyllotaxie, n’est pas prise en compte 1258 .

Notes
1257.

“Branching filaments can be handled within the already available theoretical framework with the addition of only one more formal concept”, [Lindenmayer, A., 1968b], p. 307.

1258.

[Lindenmayer, A., 1968b], p. 307.