Section 1. L’apport de Böhm-Bawerk à l’analyse de l’entrepreneur

Malgré l’aspect marginal de l’apport de Böhm-Bawerk à l’analyse de l’activité entrepreneuriale, il semble que de nombreux auteurs comme P. Dulbecco et P. Garrouste (1999 et 2000) s’intéressent à Böhm-Bawerk et plus particulièrement à sa théorie du capital 138 . Il nous a donc paru nécessaire de revenir sur les différents aspects de l’analyse de Böhm-Bawerk. Nous montrerons toutefois dans cette section que son apport ne permet pas de distinguer l’entrepreneur du capitaliste. Plus encore, nous verrons que la politique qu’il mène lors de son passage au gouvernement autrichien illustre la manière dont il envisage la nature et le rôle spécifique de l’entrepreneur au sein de l’activité économique.

Notes
138.

Les développements récents concernant la possibilité d’une théorie autrichienne de la firme reprennent et s’appuient sur l’analyse de la structure du capital et de la production décrite par Böhm-Bawerk : P. Dulbecco et P. Garrouste (1999, p. 44) cherchent à démontrer qu’« une théorie du comportement de la firme » accordant « une place déterminante au rôle des concepts de délais de production et à la spécificité de la structure de production » permettraient « l’émergence de différents types de firmes selon leur mode de gestion de la contrainte temporelle ». L’activité entrepreneuriale est ainsi considérée prendre forme dans l’organisation et la gestion du capital.