2. LES SYSTEMES DE THERAPIES RELIGIEUSES ET SYNCRETIQUES

Les institutions divinatoires, à l’instar de nombreuses autres pratiques, cultes et rituels se rapportaient à la vision de l’univers, à la notion de l’humain à la nature du mal et de la souffrance et à leurs modes de traitement dans les sociétés traditionnelles. Elles participaient ainsi au traitement et à l’éradication des manifestations de la maladie, à la résolution des inquiétudes, des angoisses et des conflits existentiels en les réinscrivant dans l’ordre des choses.

Cependant, les différentes transformations et mutations qui parcourent les sociétés modernes, mettent à mal les institutions traditionnelles et les rendent souvent inopérantes. Ainsi le système de soins traditionnels, confronté au choc des cultures et des civilisations, se trouve pris dans une dichotomie destructrice, entre science et religion, entre rationalisme et animisme, qui compromet son efficacité et sa pertinence qui reposaient sur une intelligence synthétique du monde visible et invisible, embrassant la totalité de l’être humain à travers ses différentes dimensions qu’elle ordonnait hiérarchiquement dans des liens d’interdépendance.

Ainsi les recours simultanés ou successifs aux guérisseurs traditionnels et à la médecine occidentale semblent s’inscrire dans des offres de soins concurrentielles qui accentuent l’écart technologique et les inégalités économiques entre des puissances occidentales et des sociétés africaines sous-développées. De même la course effrénée, aux devins et mages assimilés, apparaît de plus en plus comme une pratique isolée du contexte global de leurs fondements traditionnels et s’inscrit dans une quête contre le ressurgissement, de plus en plus accru, des sentiments d’insécurité et des angoisses archaïques. Mais de telles pratiques isolées, incontrôlées et intéressées ne peuvent, le plus souvent, que contribuer à l’exacerbation des troubles de l’esprit, des conflits et ruptures sociaux et familiaux, à la perte du sens de la réalité.

Dans ce contexte, les individus et les communautés tentent de survivre en se lançant à la recherche de nouvelles formes de solidarité sociale et économique et dans la quête de nouveaux espaces transitionnels et transubjectifs pour élaborer leurs inquiétudes et angoisses et, où, le sujet peut advenir, malgré tout, et être reconnu dans sa singularité et dans son existence sociale et communautaire.

Sans vouloir nous lancer dans un débat sur la religion et les différentes pratiques religieuses, il nous a semblé que la facilité de cooptation, des nouvelles conversions religieuses, l’émergence des multiples groupes de prières de guérison et de délivrance, de thérapies religieuses et syncrétiques, participaient également de cette recherche et de cette quête.