2.1. La famille de Martine

Martine a été mariée une première fois et contre son gré. Selon ses dires, cette première union aurait été un véritable drame pour elle. Elle se serait soldée par un divorce que l’on pouvait juger tragique et serait à l’origine de sa souffrance actuelle.

Après son divorce elle s’est remariée à Jean avec qui elle vit présentement. Elle nous décrira Jean comme celui qui a toujours été le seul et unique amour de sa vie. Après le mariage forcé de Martine, Jean aurait rencontré une autre femme à laquelle il s’attachera peu. De cette rencontre naîtra cependant un garçon que Jean n’aurait jamais reconnu officiellement. Ce garçon serait toujours resté avec sa mère et décèdera dans des conditions mystérieuses. Elle dira que son mari parlait très peu de tout cela mais qu’il s’en culpabilisait énormément.

Elle nous affirmera qu’elle a eu quatre enfants de Jean ; trois garçons et une fille et dont le deuxième, un garçon que nous prénommerons Jéricho serait décédé des suites d’une maladie infectieuse.

Au cours de l’évolution de sa prise en charge nous apprendrons cependant que Martine avait eu une fille de son premier mariage dont elle nous parlera les larmes aux yeux. Elle aurait essayé de se débarrasser de cette première grossesse en vain et finira par accoucher prématurément à sept mois. Martine se montrera très ambivalente à l’égard de sa fille, prise entre ses sentiments maternels et son désir de « mettre une croix » sur un passé douloureux dont sa fille faisait partie intégrante. Elle se serait séparée d’elle après son divorce et ne l’aurait revue que très rarement, même si elle affirme qu’elle pense beaucoup à elle. Elle sait que sa fille est mariée et mère. Elle même était donc grand-mère à 40 ans.

Un an environ, après qu’elle ait décidé de mettre fin à sa prise en charge, Martine reviendra nous dire qu’elle était enceinte, contre toute attente car il y avait près de sept ans qu’ils avaient décidé, elle et son mari, de ne plus avoir d’enfant. Son gynécologue lui aurait proposé d’avorter mais elle avait préféré garder la grossesse et accouchera d’un garçon qu’elle prénommera dans sa langue. Le prénom choisi comporte plusieurs variantes et pourrait se traduire selon le sens par : « ma vérité est auprès de Dieu mais il ne descendra jamais sur terre pour le dire ». Ou encore « j’ai confié ma vérité à Dieu qui ne descendra jamais le dire aux hommes ».