1-4. Deux plans de la figurativité

Le monde du sens commun se trouve d’abord articulé par deux types de figurativité : figures d’expression du monde naturel dans sa dimension gestaltique et configurations de contenu des langues naturelles : le système de signes linguistiques est susceptible de se comporter comme un métalangage qui prend pour objet-sémiotique le monde naturel conçu comme le langage figuratif à mono-plan. Cela ne doit pas masquer cependant le fait que le pouvoir régulateur qu’a la langue est tout sauf absolu, car elle entre éventuellement dans des rapports de complémentarité avec d’autres systèmes de signes qui constituent ensemble la sphère sémiotique de l’entour humain. Le caractère syncrétique du phénomène de multimodalité nous conduit donc à dire que c’est en termes de réciprocité qu’il conviendra d’envisager le processus de construction d’images que l’on se fait du monde d’objets. Autant dire que la sémiotique du signe-renvoi sera considérée par nous comme étant la connexion de noeuds multilatéraux qu’il y a entre les ensembles signifiants qui composent la sémiosphère d’une communauté langagière.

La modalité fiduciaire qui garantit la factitivité de l’actant-destinateur va de pair avec l’autre modalité épistémologique qui fonde l’interprétation de l’actant-destinataire. Elles forment toutes deux un seul et unique dispositif cognitif qui permet au sujet d’énonciation de médiatiser le « projet de vie » au niveau de l’organisation figurative de son discours. Les figures du monde, en tant qu’elles sont dépendantes de la « logique sensible », apparaissent ici de sorte que le savoir figuratif dont il dispose renvoie à la compétence discursive du sujet d’énonciation.