3. Elargissement du champ d’énonciation

De ce qu’on vient de mettre à jour concernant la conception d’énonciation en sémiotique, on tirera deux remarques : polyvalence du concept de figurativité et dimension phénoménologique de l’intentionnalité discursive. Compte tenu de ces deux grandeurs discursives, nous nous proposerons de relativiser le champ d’application de l’énonciation par rapport au parcours de saisie du sens. D’une part, l’acte d’énonciation ne devra pas seulement être abordé dans son rapport de présupposition à ses énoncés en discours. Il nous faudra également voir ce qui est au-delà ou en-deça de son organisation discursive. Cela ne veut pas dire pour autant que l’on fait de l’acte d’énonciation une sociologie du langage. Au lieu de s’intéresser au problème de « situation de communication du signe », on s’interrogera, dans les pages qui suivent, sur le rapport entre l’énonciation et la perception par le biais d’opérations comme référentialisaton, « tableau » (Wittgenstein). Ces opérations perceptivo-énonciatives ont pour effet de sens de laisser montrer la façon phénoménologique dont le sujet énonçant s’entretient avec le contenu référentiel qui le saisit au titre de terminus ad quo et que l’objet de perception le vise dans son discours en acte en même temps. Il nous faudra aussi positionner l’acte d’énonciation par rapport au champ de présence défini comme précondition à l’émergence de valeurs qui sont différentiellement distribuées en catégorisations comme carré sémiotique.