1-2. Champ de vision comme modalité épistémique du sujet tensif

Les constantes de l’acte perceptif entrent ainsi en rapports de dépendance réciproque et elles sont comme telles par l’existence d’un corps propre qui joue le rôle d’instance proprioceptive dans le champ de présence. Il en résulte qu’un observateur implicite s’installe d’emblée au coeur du flux perceptif et que l’échelle d’observation qu’il adopte montre sa manière de moduler son expérience sensible en corrélant sous un certain rapport deux univers, intéroceptif et extéroceptif. Le champ d’énergies indifférenciées se trouve ainsi déictisé par la manière dont le corps propre met en rapport d’isomorphisme formel et son univers interne et l’état de choses perçu, en donnant une « profondeur », orientation intentionnelle à chacun des deux gradients valenciels. La mise en perspective du « champ hylétique » qui en dérive a pour effet de sens de faire apparaître le mode d’être du sujet percevant. En le balayant, il procède à la rationalisation du monde d’objets qui l’entourent si bien que une telle direction intentionnelle qu’il emprunte à l’égard de son entour lui permettra simultanément de se positionner comme centre organisateur du flux perceptif mis en profondeur.

Ainsi le point de vue suppose-t-il la modalité épistémique de l’observateur. Il incarne une fonction tensive qui consiste à départager, à sommer la masse phorique clivée désormais en deux pôles, euphorique et dysphorique. La polarisation thymique qui s’opère sur le mode continu préfigure l’activité catégorielle productrice de valeurs distinctives. L’opérateur de tri dont il est question réside en ce que les termes qui s’opposent différentiellement sur un dispositif formel, en l’occurrence le carré sémiotique, plongent leur racine dans le jeu de valences qui se joue sur deux échelles de l’intensité perceptive et de l’extensité quantitative en y projetant la masse phorique.