1-2. Niveau schématique (zone simple)

Ce qu’on vient d’expliquer, c’est le lieu d’opération de la fonction sémiogénétique qui met en cause deux zones complexe et neutre du graphe existentiel. Dans ce qui suit, on s’efforcera d’en expliquer le troisième élément correspondant à la zone simple.

Il s’agit d’une zone de distinctions du réel qui est en quelque sorte à mi-chemin entre la tensivité et la catégorisation. Elle est médiane, interstitielle, en somme, schématique dans le sens kantien du terme : la zone simple dérive de l’univers sensible sans appartenir pour autant au monde de vraisemblance. Sa forme est fonction des tensions dues au couplage entre deux opérateurs de manifestation de la fonction sémiogénétique. En revanche, la force de neutralité qui domine la morphologie triadique du graphe existentiel est telle que la catégorisation qu’elle y introduira exerce l’influence sur eux à son tour. Dans un autre registre, elle apparaît comme des informations perceptives disposées au découpage du monde d’objets. La zone simple représente donc une manière de rendre compte de l’état de stabilisation du champ de présence susceptible de formes catégorielles. Dès l’instant qu’il s’établit sous un certain rapport un équilibre entre deux régimes de l’espace tensif identifié au lieu de surgissement de la sémiogenèse, cela permettra au corps propre d’orienter, de déictiser le flux perceptible reçu dans un sens plutôt que dans un autre. Ce qui donne lieu à un espace structural où s’opèrent les modes d’organisation du sens d’ordre distinctif. Dans une logique binaire, c’est le terme privatif (absence du trait pertinent) qui se met en oeuvre ici et il servira ensuite d’input à la catégorisation comme carré sémiotique.