1-3-1. Fiducie comme soubassement de la forme de vie

Dans la perspective de l’énonciation telle que nous l’avons formulée auparavant, le mouvement tensif qui régit la zone simple est de nature à orienter la fiducie perceptive du sujet qui le prend en charge dans son discours, le soubassement fiduciaire de l’acte d’énonciation étant constitué de deux modalités /savoir/ et /croire/. La fiducie se donne ainsi à montrer la manière dont il perçoit, non pas tant un objet-valeur socialement établi, que l’ombre valenciel de cet objet-valeur pour le sujet qui s’y projette en fonction d’états thymiques. En ce sens, la valeur joue le rôle de fonction qui « parle » des valences corrélées en profondeur tensive. Dans la perspective du discours en acte, l’objet-valeur qui circule dans le cadre d’une interaction actantielle sert de vecteur à son sujet pour faire voir sa manière d’être impliqué dans le mouvement en spirale des trois instances du graphe existentiel. La forme identitaire du sujet telle qu’elle se manifeste figurativement en discours n’en reste pas moins liée à la forme de vie propre au groupe socio-culturel qui l’engendre. La question de la dimension figurale du discours nous renvoie à la perspective anthropo-sémiotique sur la « vie du signe au sein de la vie sociale ». En rapport avec une sémiotique des cultures, nous pouvons donc dire que le potentiel de l’espace qui repose sur la mise en complémentarité de ses trois fonctifs rend compte du processus de couplage structural entre l’organisme et son entour dont la saisie du sens conçue comme interprétation autant que génération et que l’acte de langage qui le prend en charge est spatio-temporellement situé sur fond de la forme de vie d’une communauté qui en présume l’efficacité symbolique.