2-1-2. Modalisation et deux principes anthropologiques – exclusion et participation

La dimension « pathémique » du discours nous renvoie ainsi au domaine anthropologique dans la mesure où les rapports de jonction qui lient des différents actants sur la logique d’action prennent le caractère de fonctifs à l’égard des jeux de valences qui se jouent sur deux régimes participatif et exclusif. En elles-mêmes, les corrélations des deux gradients de valences restent encore au niveau de substance. Envisagées sous le rapport avec deux principes d’organisation anthropologiques, elles peuvent jouer le rôle d’opérateurs qui servent à découper la matière de l’expérience humaine. Le champ de présence où elles s’opèrent accédera alors à la forme, c’est-à-dire le lieu de première articulation de la tensivité phorique, dès l’instant que les corrélations valencielles deviendront le manifestant du jeu de l’exclusion et de la participation. Entre ces deux extrémités, s’intercalent deux termes médiateurs, la péjoration et la mélioration. La structure de jonction d’ordre binaire rejoint là la configuration tertiaire à travers la mise en profondeur de l’espace tensif. Tout se passe comme si les régimes tensifs constituaient une sémiotique dénotative dont la fonction sémio-mathématique consiste à articuler le plan de contenu d’une autre sémiotique connotative, mass communication de dimension socio-culturelle.

La participation a pour opérateur de mélange le type de corrélations converses qui régissent le mode de conjonction (appropriation ou attribution) sur l’espace sémio-narratif. Vu du paradigme de valences concerné, la modalité conjonctive se voit ainsi assumer une fonction sémio-génétique qui consiste à faire apparaître des points singuliers sur deux échelles valencielles et à les mettre en corrélations converses dans la structure tensive orientée. Dans la zone où elles figurent, les singularités vont toujours dans le même sens : plus grand sera le degré d’intensité affective des objets-figures perçus en discours, aura-t-il plus d’étendue sur l’échelle d’extensité quantitative. Il en est de même pour le sens inversé : quand il y aura moins de retombée passionnelle, le rapport méréologique qu’il y a entre ses parties et le discours en totalité sera de moindre degré de cohésion. Le champ du visible se trouve ainsi orienté en seuils ou points critiques à partir de l’instance d’observation. Du point de vue de la sémantique du discontinu, les seuils du champ de présence se traduiront en horizons de catégories à frontières nettes.

Quant à l’exclusion, elle se manifeste par l’opérateur de tri qui est sous-jacent à des corrélations inverses. Le jeu de valences qui repose sur le principe d’exclusion aboutira, sur l’espace sémio-narratif, à l’état de disjonction (renonciation ou privation). En ce sens, la disjonction peut être considérée comme ayant une fonction inverse qui met en rapport de présupposition réciproque les deux gradiences valencielles en faisant en sorte qu’elles vont dans le sens contraire : les singularités qui se déploient sur l’une s’orientent dans la direction inversement proportionnelle à celle qu’on trouve sur l’autre échelle de valences. Contrairement à la corrélation converse dont la conjonction est l’opérateur narratif, les seuils qui sont ainsi mis en profondeur dans le champ du visible ne peuvent déterminer les frontières entre les catégories. C’est l’équilibre entre deux types de valences corrélées qui informent sur l’organisation du paradigme qui les accueille.