2-3. Schéma tensif et graphe existentiel

Cela étant dit, on va voir comment le problème de limites des catégories peut être traité par notre graphe. En inversant les axes de coordonnées et d’abscisses du schéma tensif précédent, on en obtiendra un autre mode de présentation :

Ce sont deux types d’analyses factorielles qu’on peut donner du même paradigme de relata valenciels. Si nous avons ainsi déplacé les choses, c’est pour montrer dans quelle mesure l’espace d’accueil des deux corrélations inverse et converse se laisse départager entre deux régimes participatif et exclusif, les termes linguistiques servant de support d’actualisation du potentiel de fonctions qui les relient en profondeur du champ d’observation. Cela dit, reprendrons notre graphe existentiel à son niveau de fonctionnement tensif et intégrons-y le schéma tensif que nous venons de reformuler. Alors on en aura un autre comme ceci :

Le régime exclusif qui a pour opérateur de manifestation narrative la disjonction assume le rôle de fonctif intense de la fonction topologique de l’ensemble de référence où le paradigme de valences s’investit de telle manière qu’elles déterminent l’usage des termes linguistiques /chien/ et /chat/ à un état de leur transformation. Dans notre terminologie, il correspond à la zone complexe du graphe dans laquelle surgit la corrélation inverse. Il s’agira donc d’un régime de sens qui a tendance à se concentrer sur soi à l’exclusion de l’altérité. Il est d’ordre centripète et endogène.

La zone neutre, qui recouvre le principe de participation, peut se manifester par le fonctif extense de la fonction sémio-mathématique. Elle a tendance à se propager à voisinage de l’autre régime d’organisation du sens jusqu’à occuper la totalité de l’espace de référence. Au palier sémio-narratif, le fonctif extense trouve son opérateur dans la programmation d’action qui a pour visée de faire apparaître l’état de conjonction. En complémentarité avec la zone complexe, elle détermine le potentiel d’un système d’usage linguistique, en l’occurrence les lexies /chien/ et /chat/.

Si on déplie le paradigme de relata valenciels sur l’ensemble du graphe, ils seront présentés de la façon suivante :

On retrouve là deux courbes exponentielles du schéma tensif précédent qui montrent deux mouvements de corrélations des valences sous-jacentes à l’usage des termes /chien/ et /chat/. Elles sont maintenant présentées de telle manière à être chacune localisées dans les zones de l’espace d’accueil dont elles sont les opérateurs tensifs.

En ce qui concerne les frontières entre deux catégories sémantiques, il sera intéressant de noter en passant que nous avons mis à jour la quatrième dimension de la valence, « biotope sémantique » à l’intérieur de laquelle plusieurs catégories colocalisent sous le contrôle de « facteurs limitants », ce qui met en cause les traits liminaires des catégories. Ce sont des propriétés qui leur permettent de se distinguer l’une de l’autre dans leurs propres organisations internes tout en faisant surgir le fond de leur ressemblance de famille. L’ensemble paradigmatique où s’actualisent les définitions convoquées serait identifiable à cet espace homotope sous le contrôle duquel elles sont en conflit sur deux régimes du sens, complexe et neutre.

Si nous avons mis en relief d’éventuels rapports entre anthropologie et sémiotique, c’est de nous diriger, dans les chapitres à venir, vers une direction de recherches pour la sémiotique des cultures.