1. Transformation chez Lévi-Strauss

La notion de semi-symbolisme se rapproche, selon J. M. Floch 1 , de ce que Lévi-Strauss appelle « codes » dans sa théorie d’interprétation de mythes. On sait que la sémiotique greimassienne trouve sa source dans la littérature ethnologique : Morphologie des contes merveilleux de V. Propp et travaux de C. Lévi-Strauss sur le mythe. On essayera, ci-après, de comprendre comment ce dernier conçoit la notion de code et cela en rapport avec le processus de « transformation » dans le sens qu’il donne au terme. En parallèle on va montrer à quel point la notion de transformation chez Lévi-Strauss rejoint l’idée de rapports catastrophistes entre le structurel et le spatial.

Notes
1.

Au terme d’une lecture sémiotique qu’il a faite d’un album d’Hergé, Les Aventures de Tintin au Tibet, J. M. Floch, pour éclairer le système semi-symbolique, fait abondamment référence à l’esthétique de Cl. Lévi-Strauss qui parle de la logique sensible en termes de codes :

« la réflexion mythique a pour originalité d’opérer au moyen de plusieurs codes. Chacun extrait d’un domaine d’expérience des propriétés latentes permettant de le comparer avec d’autres domaines et, pour tout dire, de les traduire les uns dans les autres ; comme un texte peu intelligible en une seule langue, s’il est rendu simultanément dans plusieurs, laissera peut-être émaner de ces versions différentes un sens plus riche et plus profond qu’aucun de ceux, partiels et mutilés, auquel chaque version prise à part eût permis d’accéder. » (cité in les Aventures de Tintin au Tibet, P.U.F, 1997, p.188.)