1-5. Proportionnalité homologique de l’ensemble signifiant

Si on suit Lévi-Strauss, il faut que la signification qu’on saisit au niveau du code culinaire ainsi figurativisé soit transposée dans les significations véhiculées par le canal d’autres codes qui sont co-présents dans le même espace textuel. C’est ainsi que l’on arrivera à rendre compte de rapports d’homologation qu’ils établissent entre eux. Pour illustrer notre propos, nous nous renvoyons à J. M. Floch qui, dans l’ouvrage déjà cité, explique le niveau de figurativité profond de l’univers sémantique de Tintin au Tibet, en proposant un système semi-symbolique basé sur le double parallélisme suivant : /Horizontalité/ : /Verticalité/ = /Profane/ : /Sacré/. La catégorie spatiale qui articule les grands axes du plan d’expression mutimodal de la bande dessinée est liée à la catégorie de « vision du monde » qui relève, quant à elle, de son plan de contenu supposé homogène. Ce ne sont pas les termes constitutifs de chacune de ces deux catégories de l’expression et du contenu qui se trouvent ainsi corrélés en semi-symbolisme. C’est plutôt le rapport de proportionnalité qui s’établit entre deux plans du langage mobilisé, en l’occurrence le système de signes multimodaux.