3-5. Signification comme polyphonie

Comme le titre le présage, il y essaie d’éclairer, entre autres, la composante pragmatique de la sémiotique peircienne en reposant sur un modèle triadique de voix. Quant au modèle en question, il s’inspire du traité du graphe existentiel de Peirce via Michel Balat (1994). Afin de comprendre comment le passage s’effectue d’une instance de voix à une autre, il est nécessaire, dit-il, de prendre en considération la classification de neuf sous-signes telle que J. Fisette le réinterprète pour en marquer la « logique ordinale » en remettant en question l’effet « taxinomique » issu de sa présentation formelle. Il s’agit d’un schéma dit en spirale dans lequel se disposent trois éléments triadiques du signe. J. Fisette remplace le representamen par le fondement. Sous chaque rubrique du signe, il y en a trois modes d’existence. A titre d’exemple, nous prendrons la rubrique de fondement sous laquelle on a affaire à trois manières de concevoir ce que c’est un texte 1  : la représentation virtuelle, l’écriture et le discours. A eux correspondent chacun les trois classes de signes : le qualisigne, le sinsigne et le légisigne. En faisant appel à la terminologie de J. Geninasca, on dirait que le texte en tant que priméité est un objet textuel tel qu’il existe dans son statut de virtualités sémantiques préalables à tout investissement par lecture. Dès lors qu’il est mis en discours par un Sujet, le texte entre alors dans le second mode d’existence que J. Fisette appelle « écriture » et qui correspondra au « discours » chez J. Geninasca. Quant au discours dans le sens où ce dernier l’entend, c’est un autre mode de lecture, appelé « saisie molaire » et qui consiste à s’appuyer sur les contraintes encyclopédiques imposées par chaque genre de discours dont il relève :

Notes
1.

Pour la théorie de la multimodalité de P. Vaillant que nous avons passée en revue, le texte en est le niveau d’intégration supérieur qui est aussi le plus difficile à définir.