1. Objectifs

En tout début de dépouillement de notre corpus, nous commencerons par le global en nous intéressant à ce qui caractérise le Chamanisme dans sa généralité. Cette démarche vient de l’idée structuraliste qu’un élément ne peut prendre sens que quand il est situé par rapport à d’autres du même niveau d’intégration qui forment ensemble un système de valeurs différentielles. Afin de comprendre une performance qu’on observe dans la sphère sémiotique de pratiques socio-culturelles, en l’occurrence du Chamanisme en Corée, il nous faudra donc dans un premier temps mettre à jour des principes d’organisation qui la régiraient en profondeur de la pensée chamaniste conçue comme structure. L’investigation sur la structure du Chamanisme nous permettra de le voir dans ses caractères à la fois spécifiques et généraux. Autrement dit, nous s’appliquerons à le montrer dans ses rapports de contraste avec d’autres grandes religions établies, tout en dressant un faisceau de traits qui puissent en expliquer les variations dues au processus d’acculturation au cours duquel la combinatoire de ces traits structuraux se trouve actualisée, intégrée en diverses formes de vie par chacune des communautés socio-culturelles qui l’adoptent. Ce sont les méthodes d’analyse du sens, tantôt morpho-dynamique, tantôt tensive qui nous viendrons en aide pour la description du Chamanisme dans sa globalité.

Dans un deuxième temps, nous focaliserons le regard sur le procès de rituel chamanique qui est en vigueur en Corée. En ce faisant, nous essayerons de modéliser l’activité chamanique, le cas échéant la séance chamanique type en l’articulant en des unités structurales d’ordre syntagmatique. Conformément à notre parti pris pour la conception du Chamanisme comme des phénomènes religieux, la sphère sémiotique en question ne sera pas seulement considérée comme l’espace structural qui implique deux axes horizontal et vertical de tout langage. La modélisation qui en sera faite reposera aussi sur la méthodologie d’origine phénoménologique qui ouvre la voie sur la question du « sujet ».