Chapitre 2. Analyse sémio-lexicologique du mot chaman

1. Matériaux d’analyse

Dans ce qui précède, nous avons montré le Chamanisme dans sa généralité. Dans la même démarche, nous nous intéresserons maintenant au mot chaman. Il s’agit d’une étude lexico-sémiotique autant que comparative dans la mesure où l’on prend comme corpus trois langues distinctes toungouse, chinoise et coréenne. Le corpus sur lequel nous travaillerons est de nature interculturelle. D’abord, on essayera de dresser une liste des sémantismes du mot chaman dans les trois langues mentionnées. La langue toungouse est prise en compte, car l’étymologie du mot de chaman vient de là. C’est une langue parlée par une tribu qui réside en Sibérie. C’est là où on trouve, dit-on, le berceau du Chamanisme. Comme on l’a vu, le mot chaman veut dire en toungouse /celui qui voit et sait/. Il est connu des occidentaux vers la fin du dix-septième siècle. En revanche, l’équivalent coréen 무당 /mudang/ entre en ligne de compte parce que la présente thèse porte en particulier sur le Chamanisme en Corée qui a un lien de parenté avec le Chamanisme de Sibérie. Du point de vue de l’histoire de la langue coréenne, il dérive de la transcription phono-syllabique du mot chinois 巫堂. C’est pour cela que la langue chinoise fait partie de notre corpus pour l’analyse lexico-sémiotique du mot en question.