6. Contextualisation du mot chaman

Ce qu’on vient d’expliquer c’est le micro-univers narrativo-tensif du mot chaman reconstructible à la base du répertoire des figures suivantes : /vision/, /adonique/, /sacré/, /vie/, /site/ et /prothèse vestimentaire/. Il donne ainsi le minimum d’éléments de la mise en scène du rituel chamanique : il y a une catégorie actantielle (sujets humains) qui participe à la réalisation d’un type de performances dans le lieu prévu à cet effet et leur but est de plaire à une autre catégorie actantielle (entités spirituelles). Ce minimum de récit sera complexifié quand on l’insère dans son contexte d’effectuation. En faisant appel au schéma qu’on a proposé au terme de la discussion de contextualisation de la signification, on rendra compte du niveau de communication du rituel chamanique comme ceci :

A l’occasion d’une performance désignée à travers l’emploi du mot chaman (représenté par le triangle), le chaman occupe la voix de scribe qui fait circuler un objet-message dans l’espace génératif en mobilisant ses compétences de diverse nature. Du point de vue de la réception, le demandeur du rituel chamanique se présente comme l’interprète qui s’approprie le message ainsi adressé sur le mécanisme d’afférence en modifiant le lieu de sa représentation de manière à l’amener à un autre ensemble signifiant propre à son espace compréhensif. Quant à l’instance de museur, elle permet à l’espace génératif d’être inséré à l’espace de référence feuilleté de différentes strates d’informations collatérales dont l’assomption implicite est la condition même de toute communication. Elle est censée donc partagée entre les deux premières instances du hypersigne qu’est le rituel chamanique. Ce qui donne un espace herméneutique où aura lieu une rencontre entre texte et contexte. C’est grâce au museur que la dérive interprétative d’un texte idéalement infinie se trouvera contrôlée par la sémiosphère qui l’a vu naître.