3-1. Niveau phéno-physique de la sphère de pratiques chamaniques

Pour qu’il y ait une activité chamanique quelconque, il est nécessaire qu’en amont un corps s’affronte à une brutalité du réel généralement dysphorique. En visant cet état de choses, il se positionne dans une certaine direction intentionnelle qui a pour effet de déstabiliser le rapport phéno-physique qu’il maintient avec la morphologie de son entour. On ne parlera pas encore de « sujet » et « objet », mais de valeurs positionnelles (source, contrôle et cible) du champ de présence. Il s’agit donc de la structure noématique de l’acte de perception. Le principe de complémentarité qui guide l’acte de perception commande la profondeur tensive modulable sur deux échelles de valences et à l’arrière plan de laquelle perdure le processus de couplage structural entre l’organisme vivant et son biotope humain. Etant isolé de son corrélat tensif, chacun des deux termes du couplage n’a pas de sens. Ils se constituent l’un par l’autre dans le double mouvement de visée et de saisie. Ce qui en résulte deviendra une figure-objet du monde perceptiblement saillante dans le champ de vision de son observateur qui le manipule épistémiquement en structure proxémique.