4-2. Contenu posé /Renouveau/

A l’autre bout de l’axe syntagmatique de la structure mythique, on retrouve le contenu narratif de même famille mais cette fois-ci inversé /Renouveau/. La princesse revient du royaume des morts avec le moyen de guérir ses parents et son voeu est exaucé de devenir le guide psychopompe. L’instance actorielle qui se manifeste par la figure constante /abandon/ devient maintenant un lieu de transformation où s’opère un acte salvateur sous l’angle d’un P.N, appelé ‘Rétablissement’. L’acteur-princesse est un sujet qui fait en sorte que l’autre sujet duel (ses parents) soit conjoint avec l’objet-valeur /Vie/. On se rend compte donc de la symétrie structurale qui traverse l’armature narrative du mythe sur le plan de son contenu : à la phase inchoative du processus de transformation narrative, il y a l’objet-valeur /Vie/ qui se trouve investit négativement dans le programme d’action ‘Renoncement’ et à sa phase terminative le même enjeu narratif est valorisé positivement par les interactants qui s’impliquent dans celui ‘Rétablissement’. La recatégorisation qui en a été faite exerce une influence, du point de vue subjectal, sur la syntaxe modale de l’instance d’énonciation dont l’acteur-princesse est l’un des simulacres énoncifs. En ce sens, la figure actorielle dont il s’agit se présente aussi comme un dispositif formel où se dessine un objet modal /pouvoir-faire/ (le pouvoir magique qu’a la princesse d’amener des morts dans l’autre monde) dans son rapport identitaire du sujet qui l’acquiert. Le transfert de l’objet modal trouve son mode d’expression dans le fait que le sujet de faire se trouve récompensé en Sanction par le Destinateur (le roi) qui le reconnaît comme tel. A ce moment du schéma narratif, la visée transformatrice qui s’implique dans la programmation d’action ‘Rétablissement’ donne matière à un acte d’évaluation. Ce jugement ne porte pas tant sur le simulacre existentiel du sujet d’état ainsi modifié que sur la modalité actualisée /faire-être/ du sujet compétent qui en est l’agent de transformation. L’acteur, nommé par le sème /abandon/, se trouve ici récompensé pragmatiquement (reconnaissance des enfants hors mariage). Sur la dimension cognitive du parcours narratif, il y a un autre acte de déclaration assumé par le Destinateur-roi et qui prélude une reconfiguration modale du sujet de performance. Grâce à l’autorité à la fois parentale et royale, l’héroïne passe du statut de l’homme ordinaire à celui de l’homme sacré qui lui permet dorénavant de gérer des morts. Cela entraîne comme effet de sens de lui conférer une figure /initié/ et elle rend compte narrativement de l’objet-valeur visé par la programmation de jugement par le Destinateur. D’un point de vue référentiel, tout acte d’évaluation qui repose sur une axiologie donnée est de nature à faire voir, outre l’univers d’objets externe auquel il renvoie, la manière dont le sujet qui l’assume construit l’horizon ontique propre à son discours et ce en conformité avec la fiducie perceptive, modalité /apparaître/ qui le fonde. C’est le sème /renaissance/, qu’on a déjà observé à la phase terminative de la narrativité, qui semble résumer le terme /Etre/ du carré véridictoire à oeuvre dans le mythe, l’autre terme /Paraître/ renvoyant au parcours de délaissement dont le pivot narratif a été donné au sujet performant-roi.