4-5. Carré sémiotique comme espace de déploiement des singularités topologiques

En faisant appel au carré sémiotique, il sera possible de distribuer les trois singularités axiologiques dans un dispositif taxinomique de la façon suivante :

En donnant une certaine direction à la taxinomie des termes-valeurs qui s’interdéfinissent à l’intérieur du système qui les subsume, on obtiendra une syntaxe fondamentale représentable en carré dynamique, ce qui donne le minimum de récit. En s’interrogeant sur ce qui la met en dynamique, il nous faudra présupposer un sujet opérateur qui, à titre d’instance de sélection, prend en charge le transfert des valeurs positionnelles. En ce sens, on pourra prétendre que le processus de transformation narrative qu’on a mis à jour pour le mythe en question est la résultante de projection de l’axe paradigmatique du carré sémiotique en syntaxe fondamentale qui s’y dessine comme espace topologique ou inversement : les axes du langage, vertical et horizontal, se déterminent l’un par l’autre pour donner lieu à des termes-valeurs différentielles. Vue de la sorte, la syntaxe fondamentale du carré sémiotique n’est pas dans son essentiel l’a posteriori d’opérations logico-sémantiques qui s’appliquent aux termes-valeurs interdéfinies en modèle constitutionnel. Les entités syntaxiques seront déclenchées par la dynamique de l’espace topologique dont le centre organisateur règle leurs parcours. Elles se trouvent actualisées comme valeurs positionnelles en des domaines de la pertinence distincts qui ne sont pas moins sous le même contrôle catastrophique. Ce dernier est à son tour caractéristique de la manière tensive dont le sujet percevant (ou le sujet de praxis énonciative en termes de l’analyse du discours) se positionne intentionnellement par rapport à son objet perçu (ou discursif) dans le fond de bruit de l’histoire de couplage structural entre l’organisme vivant et sa morphologie environnante. La catégorisation qu’il introduit en structures élémentaires de la signification devra être donc liée, du point de vue de la phénoménologie discursive, voire phéno-physique, à l’acte de perception sous-jacent à toute énonciation et qui a pour conséquence de schématiser le vécu de son sujet autrement ineffable.

Dans le cas de notre texte, l’axe sémantique du carré oppose deux termes qualitatifs /Mort/ et /Vie/ et il est l’effet d’externalisation de ce qui s’opère sur son schéma se jouant sur l’opposition privative entre /Mort/ vs /Non-Mort/. Exprimons-nous. Il y a un régime du sens qui plane à la surface de l’espace d’implication du carré dynamique. Sous le contrôle de ce régime, le domaine d’actualisation du terme /Mort/ aurait été d’abord fusionné de l’autre valeur positionnelle /Vie/ et cela à cause de disparition du centre organisateur de l’ensemble catastrophique où ils étaient maintenus séparés. Ce qui est l’une des conditions pré-sémiotiques mais nécessaires à la genèse des termes catégoriels entre lesquels s’établiront ultérieurement un nouveau rapport de tension catastrophique (« schème du conflit ») sur l’axe sémantique du carré dynamique. A partir de cet état fusionnel, la virtualité sémantique /Mort/ bifurque à la fois et vers le contenu local de son visage en miroir inversé /Vie/ et en direction d’un nouveau centre organisateur surgissant en le « point bec ». En termes catégoriels, le site morpho-génétique du sens se localise en un point culminant du schéma et de la déixis négative du carré dynamique, à savoir le terme /Non-Mort/. L’instance de contrôle catastrophique qui en émerge exerce son influence sur le rapport d’implication qui y régit deux termes-valeurs /Non-Mort/ et /Vie/. En ce qui concerne le texte soumis à l’analyse, le contenu local /Mort/ devient un terme catégoriel qui s’exprime sémio-narrativement à travers le P.N /Renoncement/. Ainsi se différencie-t-il du point critique "cusp" en présence du site minima du contenu /Vie/ après avoir nié sa propre identité (/Non-Mort/). Au sujet du domaine d’actualisation du terme /Vie/, nous en avons identifié en syntaxe narrative le simulacre sous la forme de l’acte de glorification /Renaissance/ tel que le Destinateur reconnaît en Sanction la nouvelle configuration modale du sujet de performance en le nommant à la fonction de guide psychopompe. La valeur positionnelle /Non-Mort/, quant à elle, incarne le lieu de surgissement du centre organisateur de l’espace de référence qui contrôle le potentiel de la structure sémantique du texte. On se rendra compte que la question de genèse des termes catégoriels du carré dynamique est étroitement liée à celle de leur négativité, car le centre de contrôle catastrophique plonge ses racines dans le point du cusp qui rend possible la détermination fusionnelle de leurs contenus locaux, en l’occurrence /Mort/ et /Vie/. C’est donc /Non-Mort/ qui, dans le texte concerné, représente le chaos créateur en bifurquant vers le terme qu’il implique en s’externalisant sur le mode de son idéalisation.