2. Organisation intersubjective du discours-réplique

En embrassant d’un coup d’oeil le texte, on s’aperçoit qu’il est composé majoritairement d’énoncés à la première personne qui interpelle sous forme injonctive le /Tu/. Le sujet qui s’énonce en disant /Je/ n’a pas pour but d’asserter quelque chose qui serait adéquate à ce qui est extérieur à son champ discursivement construit. Le discours qu’il produit est indécidable en termes véri-conditionnels, parce que privé de fondement ontologique. La visée que le sujet énonçant se fixe dans son discours réside en ce qu’il a l’intention d’ajuster dans un certain sens le monde d’objets à l’état de choses qu’il crée par son acte d’énonciation. Le corrélat psychologique de la mise en correspondance entre le mot et le monde donnera à entrevoir le lieu originaire d’énonciation où surgit une disjonction lorsque le prime actant-non sujet débraye sur le discours-énoncé pour assumer son contenu propositionnel. L’univers référentiel du discours n’est pas autre chose que l’un des deux pôles qui se trouvent mis en homogénéisation par l’instance proprioceptive, à condition qu’elle en occupe le centre d’organisation sous l’angle de différentes modalités perceptibles. Il est un monde d’objets tel qu’il est sensoriellement informé et intellectuellement reconstruit en « Topos » par le corps propre. En amont de l’acte d’énonciation, il y a donc un prime actant singulier (non-sujet, individuel ou collectif), qui aurait été modulé par le flux perceptif venant de son entour. A titre de lieu de rencontre entre l’extéroceptivité et l’intéroceptivité, il est susceptible de s’affirmer comme le sujet qui assume le contenu de son énoncé dans son rapport d’intersubjectivité à celui à qui il l’adresse à propos du second actant. Il existe un rapport de détermination bilatérale entre le contenu référentiel du discours et le contenu énonciatif de l’instance de production (ou de lecture) dans la mesure où celui-là apparaît in absentia dans celui-ci qui y renvoie in praesentia. Ce jeu entre la présence et l’absence nous conduit à dire que ce qu’il est important pour nous de prendre en compte, c’est de saisir comment le sujet énonçant ajuste le second actant à son histoire de couplage avec son entour en maintenant praxéologiquement la véracité intrinsèque à son discours et qui repose sur le tiers actant-système de repérage axiologique.