Annexes

Princesse abandonné #

Le temps s’écoulant, la reine a rassemblé du sang au bout du troisième mois de grossesse, s’en est fait placer (en son corps) en quatrième moi, elle a eu le demi-poids du fœtus en cinquième moi, le poids du sixième mois de grossesse, le poids du septième mois de grossessnéee, le poids du huitième mois de grossesse. Arrivée en neuf mois, elle a ordonné, dit-on, que s’y préparent les nourricières, la femme de sage. Après avoir rempli soigneusement le dixième mois, elle en a accouché, alors que le roi Lee demande :

[Qu’est-ce qu’elle a eu, cette fois-ci ?]

[Que cela soit désolé de vous le dire ou de ne pas vous le dire, c’est la septième princesse qui vient de naître après la première, la deuxième, la troisième, la quatrième, la cinquième, sixième princesses].

[Se soucie-t-elle de ma face ? Hélas ! quelle septième princesse ! Que je puisse chef de trois royaumes ? A qui pourrais-je mandater après moi de s’occuper des tablettes de nos ancêtres royaux ? A qui pourrais-je donner le Sceau du royaume ? Abandonnez ce bébé sans que ne soit laissée la moindre trace de sa naissance !] le roi dit-il,

En plein de larmes aux yeux, la reine réplique-t-elle,

[Comment se peut-il que vous osez nous ordonner d’abandonner le bébé fait de mes propres chair et os. J’accepterais, sinon qu’elle soit adoptée par un de vos ministres, du moins qu’elle soit confiée à une des mes demoiselles de la cour. Comment se peut-il que vous osez nous ordonner d’abandonner le bébé fait de mes propres chair et os ?]

Tous les ministres et toutes les demoiselles de la cour, répondent-ils,

[Ne le dites plus !]

S’ils adoptent l’enfant de naissance royale, croyez-vous qu’ils en feraient une vie comme les autres ? Ministres, le roi vous dit qu’on abandonne le nouveau-né. Quand on se lève et retourne avec le bébé aux bras, veuillez lui donner au moins le nom ! Burida Buridugi ! (Abandonner ! Gamine Abandonnée !) Dunjida Dunjidugi ! (Jeter ! Gamine jetée !) En la prenant dans les bras et en ne trouvant nulle part où aller, on l’a jetée sur le colline située derrière le palais. Alors il y a une paire de grues qui descendent pour la protéger une aile en-dessous, l’autre au-dessus et qui vont chercher des fruits sauvages pour elle.

Entre-temps les choses se déroulent-elles. Quelle impitoyable temps qui s’en va ! A quelle saison sommes-nous ? C’est le moment où les fleurs s’épanouissent au milieu de la prairie et du bois verdoyants et que les feuilles qui poussent s’agitent aux souffles de zéphire. Les collines de proximité étant en pleine floraison, les rois et reine Lee vont faire le banquet, accompagnés de tous les hauts ministres et de toutes les trois mille demoiselles de la cour. C’est alors que le rois dit ;

[Là-bas, il y a de l’énergie qui émane et du parfum qu’on sent fortement. Cela peut vouloir dire qu’il est quelqu’un, ou un animal connu du ciel. Allez-y alors le chercher !]

[C’est bien désolé de vous le dire, ou de ne pas vous le dire. Mais c’est la où on a abandonné ‘Burinda-Burindugi, Dungida-Dungindugi’ la septième princesse]

Indigné, le rois reprend ;

[Depuis quand ne me dites pas-vous ce qui se passe ?]

En rentrant dans son palais, il envoie appeler l’artisan d’armoiries, qui fabrique un coffret de pierre précieuse à trente-trois cm de hauteur et trente-trois cm de largeur. Lorsque l’on y allonge la petite princesse, elle a une bouche remplie de grosses fourmières, des yeux de petites fourmières. Il y a aussi des fourmières qui grouillent à ses reins. Et on charge le biberon du lait et le lui fait téter pour fermer le coffret avec un cadenas de tortue d’or. Le roi fait venir un honorable ministre à qui il dit que ce nouveau-né a été donné par le Roi de quatre mers et qu’il devrait lui être consacré. A peine en sort-il, le coffret dans ses bras, que le tonnerre gronde, l’averse tombe. Quand l’averse s’arrête, c’est alors la pluie qui tombe abondamment. Un mille lieue, deux mille lieues, il traverse ainsi le Chemin de Trois Mille Lieues de source magique pour arriver à un rivière au sable argileux, rivière de l’Au-delà. La première fois qu’il y jette le coffret de jade, c’est le ciel et la terre qui s’en inquiètent. La deuxième fois qu’il le jette, c’est le monde souterrain qui s’en inquiète. La troisième fois qu’il le jette, c’est le Rois de quatre mers qui, sachant que le coffret contient de la lumière de l’Est étrange à lui mais qui lui est consacrée, dit à la tortue d’or que c’est un bébé connu du ciel et lui ordonne de le ramener aux bords du rivière au sable argileux.

Entre-temps, les choses se déroulent-elles. Comme l’état de santé des rois et reine Lee est grave ! Tous les ministres et toutes les demoiselles de la Cour, allez voir le voyant en apportant cinquante pièces d’argent, cinquante pièces d’or, des coupes de soie noir qu’on consacrera! Il en jette alors en direction de la montagne de Jade Blanche de sorte que la montagne de première chaîne apparaît comme une montagne des morts, la montagne de deuxième chaîne comme une cimetière. Ce n’est ni parce que vous avez transgressé les règles de l’ordre familial, ni dû aux mécontentements de vos ancêtres. Mais c’est une punition que le ciel et la terre vous affligent, puisque vous avez abandonné la septième princesse. Il vous faudrait donc la retrouver et prendre l’élixir qu’elle ira chercher pour que vous puissiez être guéris tous deux au même jour et à la même heure, dit-il le voyant. Le rois appellent alors tous les ministres et toutes les demoiselles de la Cour qui viennent se présenter devant lui au même jour et à la même heure. Il leur demande qui pourra aller chercher sa septième princesse abandonnée. Parmi eux qui ne lui répondent pas, il y en a un qui bénéficie, depuis bien des années, du trésor royal et des étoffes et qui vous dit qu’il va la chercher. Je pourrai te faire accompagner de militaires appartenant aux régiments de provinces et de la Capitale, dit-il le roi. Je ne veux pas des militaires, ni de provinces, ni de la Capitale. J’y irai à pieds tout seul. Si jamais il m’arrive de ne pas la retrouver, je vous rendrai ma tablette de nom, le ministre répond-t-il.

En avançant mille, deux mille lieues, ils rentrent dans le palais, le roi et la reine prennent la princesse par les mains et lui disent avec des larmes dans la voix :

[Comment vivais-tu au froid ? Comment vivais-tu à la chaleur ? Emporté, on t’avait abandonnée. Par coup de colère, on t’avait abandonnée]

La petite princesse répond-t-elle :

[Il m’était difficile de ne pas avoir pu voir la maman, de ne pas avoir pu téter]

On envoie chercher six autres princesses qui disent :

[Il y a à craindre que nous soyons bien nourries et bien élevées grâce à nos parents]

Ainsi les choses se déroulent-elles. Entre-temps, la maladie du roi et de la reine va de pire en pire de sorte qu’ils appellent la princesse aînée et lui demandent :

[Voudrais-tu partir à la recherche de ce qu’il y a de bon pour nous ?]

[Je ne saurai où aller faire du bien pour vous]

Ils appellent la deuxième princesse et lui demandent :

[Voudrais-tu partir à la recherche de ce qu’il y a de bon pour nous ?]

[Comment voulez-vous que je fasse ce que ma grande sœur ne peut pas ?]

Ils appellent la troisième princesse et lui demandent :

[Voudrais-tu partir à la recherche de ce qu’il y a de bon pour nous ?]

[Je n’ose même pas aller voir des fleurs hors du palais par peur que je n’en retrouve par où rentrer. Comment voulez-vous que j’aille ailleurs faire du bien pour vous ?]

Ils appellent la quatrième princesse et lui demandent :

[Voudrais-tu partir à la recherche de ce qu’il y a de bon pour nous ?]

[Comment voulez-vous que j’aille là où ma grande sœur ne peut pas ?]

Ils appellent la cinquième, la sixième... et la septième à qui ils demandent :

[Voudrais-tu partir à la recherche de ce qu’il y a de bon pour nous ?]

[Bien que je ne sois pas bien nourrie et bien élevée comme mes six grandes sœurs, j’irai faire du bien pour vous, afin de répondre à votre amour qui fait que vous m’aviez gardée dix mois de grossesse durant]

En surmontant un, deux cols, elle arrive à l’endroit où il y a un palais dont le portail est percé par une petite porte. En sachant lire, elle en regarde l’enseigne. Elle se rend compte que c’est le palais des Dix Rois. Jetant un coup d’œil à côté, elle voit le milliard des morts qui souffrent dans des différents lieux de supplice. Il y en a qui ont les pieds enchaînés, les mains attachées derrière le dos. Il y en a d’autres qui portent péniblement une grosse cangue autour du cou. Alors elle leur s’adresse :

[Ecoutez ! Pour quels crimes êtes-vous prisonnier ?]

Ils lui répondent que lors de la rentrée dans l’Enfer, on leur a dit

[Le premier moment, c’est la jeune âme défunte. Le deuxième moment, c’en est l’impureté qui n’est pas encore sèche. Le troisième moment, ce sont les Trois messagers. Le quatrième moment, c’est la renaissance du millier d’âmes et la danse circulaire pour dix millier d’âmes. Il y a Dix Rois (en papier posés) devant la table et le chapelet en arrière. Une petite porte de passage et une grande devant l’autel de Yun I, des fleurs épanouies et des fleurs tombées, les pleurs des proches, c’est ce qui nous a manqué et on n’a pas eu non plus, ni les premier et deuxième rites de mort, ni le quarante-neuvième jour de mort. C’est pourquoi nous sommes condamnés en prison]

[Alors combien de fois êtes-vous libérés par an ?]

[Une fois le sept juillet et une autre fois le quinze août ! C’est deux fois que nous en sortons et y retournent.]

[De quelle façon êtes-vous libérés ?]

[Il nous faut la Fleur de Bouddha pour en sortir.]

En réfléchissant un instant, elle se dit : « étant de race royale, je ferai quelque chose de bien pour les autres ». Elle applique l’habit de Bouddha contre le portail de prison et l’agite de sorte qu’il y en a qui vont au Pays de l’Est et il y en a d’autres qui vont voir les Dix Rois.

Elle dit à Mujangsung d’aller se cacher derrière l’un des pilliers d’un pont et camoufle leurs enfants dans un champ d’orge, leurs bébés dans une brousse. Elle délace ensuite le ruban attachant ses cheveux et qu’elle accroche sur une branche. Après s’être défaite ainsi la chevelure, elle se présente en disant :

[Servez-moi de mets de deuil !]

Les ministres répondent-ils :

[Burida-buridegi, Dunjida-dunjindugi, septième princesse de l’ancien roi ! Vous prétendez revenir du voyage de quête de l’élixir, alors que cela fait déjà des mois, des années que vos parents ont décédé]

[Va la voir, quiconque se trouve dans la baraque de deuil !], dit-on

Alors un vieillard en sort et dit :

[Comme la septième princesse, elle aussi, est de mes chairs et os, offrez-lui des mets de deuil]

Ayant mangé, elle rentre en ouvrant le petit cercueil et le cercueil pour coller la fleur de revitalisation respiratoire sur les organes respiratoires, la fleur de revitalisation osseuse sur les os, la fleur de revitalisation corporelle sur la chair et y verser du liquide magique

[Ecartez le petit cercueil et le grand cercueil mille lieux d’ici ! Ecartez les porteurs à dix mille lieux d’ici !]

En sortant ils étaient comme des fleurs blanches. Ils rentrent à présent, accompagnés des gardes et de tous les dignitaires qui les précèdent en cortège

Le roi et la reine reprennent-ils :

[Comme nous dormions si longtemps que nous nous sentons fatigués !]

Notes
#.

La traduction des trois textes coréens est de nos faits. Nous ne la donnons qu’au titre illustratif. C’est sur leur version originale que nous travaillons.