L’objet est polymorphe

Dans l’immense ensemble du processus d’interaction autour du nucléaire israélien, où certains acteurs en influencent d’autres qui, eux-mêmes, influencent, etc., on se trouve en quelque sorte devant un immense réseau invisible de communications, qu’on ne peut observer que par fragments, sans pouvoir encore le reconstituer entièrement. L’étude de Lazarsfeld (1955, 1970) 29 sur les différents types de “personnes influentes” dans une petite ville ou encore les études sur le processus de “Feed-Back” de David Easton en fonction du rôle joué par l’émetteur, montrent qu’un décideur ne doit pas seulement émettre des informations -décisions-, mais recevoir en retour des “soutiens”. Les conclusions de ces études sont aussi valables pour le cas israélien. Mais le Feed-Back, dans ce cas, n’est pas celui que l’on attend. En effet, la dissuasion israélienne n’est pas un succès et ce, malgré les tentatives de l’État hébreu de faire savoir ce qu’on ne veut pas dire officiellement. Nous ne proposons pas un découpage arbitraire de la réalité internationale ou régionale. Cette réalité comporte un nombre illimité de facteurs et de messages dans lesquels les émetteurs et les récepteurs ne sont pas isolés dans un circuit à l’écart des autres. Mais nous prenons en considération l’influence de l’environnement aussi bien sur l’acteur émetteur-producteur des décisions, que sur l’acteur récepteur-interpréteur du message autour de la question de la dissuasion israélienne. Nous nous basons pour cela sur le maximum de sources documentaires disponibles. Il s’agit essentiellement d’archives américaines, israéliennes, des déclarations à la presse, d’interviews télévisées et radiophoniques, des discours à la Knesset et des études de l’opinion publique israélienne.

Notes
29.

Paul F. Lazarsfeld, Elihu Katz, Personal influence , Glencoe, Free Presse, 1955, 400 pages. Voir aussi : Paul Lazarsfeld, Philosophie des sciences sociales , Paris, Gallimard, 1970.