5- Le Congrès américain

Nous avons consulté les archives du Congrès américain et les séances du Comité des Relations étrangères, U.S Senate Committee on Foreign Relations entre 1960 et 1970. Il y a, à ce propos, le rapport de William Macomber adjoint au Secrétaire d’État, à James T. Ramey, directeur du Comité du Sénat à l’énergie atomique, du 17 janvier 1960, qui donne un aperçu clair du programme nucléaire israélien. Il y a aussi la rencontre à huis clos, en décembre 1960, du Comité des Relations étrangères du Sénat ( ⁴⁵ ) qui aborde le volet de Dimona et le décrit comme « un nouvel élément de perturbations au Moyen-Orient. » Il y a aussi la rencontre du 9 janvier 1961, entre les Sénateurs Gore, Hickenlooper, Fulbright, Carlson, Sparkman, et Lewis Jones, l’assistant du Secrétaire d’État, accompagné par Philip J. Farley, l’assistant spécial du Président Eisenhower, durant laquelle le Sénateur Gore promet au département d’État de ne pas rendre public le contenu de cette rencontre, vu le caractère sensible du sujet du réacteur israélien (Annexe 39) ⁴⁶ .

Nous allons voir qu’en 1965, (année de la présentation du rapport Gilpatric), le sénateur John Pastore présente une résolution devant le Sénat demandant des efforts additionnels pour une solution du problème de la prolifération nucléaire. Lors de son discours au Congrès, en août 1965, le sénateur Robert Kennedy critique la politique de l’administration Johnson et fait valoir, en faisant allusion au rapport Gilpatric, le fait que l’Inde et Israël sont sur le point de fabriquer la bombe atomique. Puis, nous allons voir comment le comité des Relations étrangères du Sénat qui se réunit deux fois entre le 9 et le 19 janvier 1961, pour discuter du dossier Dimona envoie une copie du compte rendu de cette réunion uniquement à la CIA et à l’AEC (Atomic Energy Commission), sans informer ni la Maison Blanche ni le Department of State.