Golda Meir renonce à la transparence

À son arrivée au pouvoir en mars 1969, Golda Meir hérite du gouvernement Levi Eshkol, du dossier nucléaire. Ce dossier se trouve alors dans un état similaire à celui hérité par Eshkol lorsqu’il succède à Ben Gourion en 1963. Golda Meir arrive au pouvoir avec une tendance de dissidence par rapport à la politique de Ben Gourion concernant les armes nucléaires. Contrairement à ses prédécesseurs, elle doit prendre une décision et répondre aux demandes du Président Nixon de participer et de signer le TNP. Golda Meir est toujours sceptique quant à la politique évasive israélienne autour de son arsenal nucléaire. Face aux pressions du Président J. F. Kennedy, son opinion va dans le sens de la transparence envers les Américains. « Nous devons dire la vérité et expliquer pourquoi » dit-elle. « Si nous nions l’existence de Dimona, cette centrale ne fera pas, selon Golda Meir, un sujet de marchandage (…) Comment voulez-vous marchander avec une chose qui n’existe pas » (Avner Cohen 1998) 563 . Golda Meir, qui a déjà connu l’opposition à ses opinions en 1963, fait de nouveau, en 1969, face à cette même opposition contre la transparence nucléaire, mais cette fois-ci, en tant que Premier ministre. L’État Hébreu doit-il continuer à être un État considéré comme non nucléaire, ou faut-il au contraire qu’Israël change son statut ? Golda Meir ne cherche pas l’affrontement avec l’administration Nixon, avant d’en avoir parlé en personne avec le Président. Le département d’État demande, quelques semaines après la succession de Golda Meir au pouvoir, la visite de la centrale de Dimona. À Tel-Aviv, on s’accorde à dire que tant que les Américains continueront à demander la visite de Dimona, les Israéliens ne pourront pas changer de politique nucléaire. Madame le Premier ministre sait à quel point le problème peut être sérieux entre Tel-Aviv et Washington. Elle autorise donc la visite de la centrale en juillet 1969, mais elle refuse tout de même une demande d’extension de la mission. Ce sera la troisième et la dernière mission d’inspection américaine du réacteur.

Notes
563.

Avner Cohen, Israel and the Bomb , NY, 1998.