Pour échapper aux dilemmes

Le succès de la dissuasion se heurte à des dilemmes de natures différentes. Si, par exemple, l’acteur “A” doit décourager avec succès l’acteur “B”, certaines conditions doivent être remplies sans aucune option d’ambiguïté. Il y a des conditions de communication, de clarté et de scénarios de calculs. (a) Communication : “A” doit comprendre comment “B” pense et se comporte de sorte que “A” puisse déterminer comment motiver “B” de ne pas agir. (b) Conformité : “B” doit réellement penser et se comporter conformément à la façon de la pensée de “A”. (c) - Clarté : Il ne doit y avoir aucune ambiguïté et aucune mauvaise interprétation entre “A” et “B” de sorte que “B” sache exactement quels sont les actes considérés comme provocateurs. “B” doit être certain que la provocation entraînera une riposte immédiate. (d) Scénarios de calculs : “B” doit avoir la certitude que “A” va riposter et réalise que les conséquences néfastes de son action dépassent largement les avantages potentiels. Ces conditions nécessitent une communication parfaite, une évaluation et un calcul corrects, ainsi qu’une projection dans l’avenir. Or, aucun de ces éléments ne peut atteindre le supposé niveau de perfection. Ainsi, au mieux, la dissuasion est un objectif théorique peu réalisable et n'est jamais sans risque. De plus, la moindre incertitude ou ambiguïté rend ces risques incalculables. La dissuasion a, pour conséquence, plusieurs obstacles à surmonter. En essayant de réaliser les conditions ci-dessus et d’atteindre le niveau de succès de la dissuasion, on a besoin de réunir certaines conditions. Il faut tout d'abord résister à la tentation de croire que les autres pensent et se comportent comme le demande le dissuadant. Habituellement ce n’est pas le cas. Examinons d’abord les obstacles majeurs au succès de la dissuasion.