3.2. Bilan

Tableau 67 : Fréquence des combinaisons de matrices dans le corpus espagnol
Combinatoire % Fréquence « type » % anglais % français
Composition + métaphore 66,2 12 64,5 65,5
Composition + pseudo-confixation 19,1 8 21,5 21,4
Composition + siglaison 7,9 5 7,5 8
Composition + métonymie 3 6 3,4 3,6
Composition + apocope 1,1 3 0,6 1,2
Composition + aphérèse 0,2 1 0,2 0,9
Composition + suffixation 1,5 2 0,2 1,4
Composition + préfixation 0,2 1   0,5

Les pourcentages du tableau 67 sont semblables à ceux observés pour l’anglais et le français. Seule la combinaison composition-suffixation offre une fréquence plus élevée en espagnol et en français. Certains emprunts anglais deviennent productifs : sitio hackeado, chequeador de mail, diseñador web, etc.

La même question que pour le français se pose : la présence des métaphores observées en espagnol est-elle due à une influence de l’anglais ? Certaines des métaphores conservées sont opaques pour le locuteur espagnol (hacker blanco, firewall, etc.). Comme pour le français, plusieurs éléments peuvent expliquer l’emprunt de lexies opaques :

  • Les emprunts sont monosémiques. En Espagne, il n’y a pas d’autre sens pour postmaster que celui utilisé dans le cadre d’Internet (« persona responsable de solucionar problemas en el correo electrónico, responder a preguntas sobre usuarios y otros asuntos de una determinada instalación »).
  • La prononciation de l’emprunt est adaptable au système phonologique espagnol. EN software est prononcé /sCftgwar/et spam /espam/. Certains verbes se conjuguent comme les verbes espagnols : EN to hack > ES hackear, EN to chat > chatear.