Vosniadou

Pour Vosniadou (1994, p.46), les concepts sont insérés dans des structures théoriques plus larges qui contraignent les concepts et les apprentissages. Elle distingue un cadre théorique « naif » général qui est constitué de certaines présuppositions fondamentales ontologiques et épistémologiques, et des théories spécifiques qui sont constituées de propositions reliées entre elles ou croyances qui décrivent les propriétés et le comportement des objets physiques. Vosniadou (1994, p.47) utilise le mot théorie pour qualifier une structure relationnelle et explicative et non une théorie scientifique explicite et bien formée.

Vosniadou (1994, p.48) définit un modèle mental comme une représentation mentale dynamique et générative, qui permet de fournir des explications causales ou des prédictions sur le monde physique. La plupart de ces représentations sont créées sur le champ pour satisfaire à la demande de situations de résolution de problèmes, cependant certains modèles mentaux, en totalité ou en partie, peuvent être stocker comme des structures séparées et retrouvées dans la mémoire à long terme. C’est par l’intermédiaire du modèle mental que les nouvelles informations sont incorporées à la base de connaissances de l’apprenant.

Vosniadou considère que « conceptual change proceeds through the gradual modification of one’s mental models of physical world, achieved either through enrichment or through revision » (1994, p.46) . Elle distingue deux types de changement conceptuel, l’enrichissement et la révision. L’enrichissement est défini comme l’addition de nouvelles informations dans la structure conceptuelle existante. Ces informations sont cohérentes avec les connaissances préalables. Ce type de changement est vu comme plus simple que la révision. Quant à la révision, elle peut avoir lieu au niveau du «cadre théorique naïf » ou de celui d’une « théorie spécifique ». Il s’agit de nouvelles informations qui ne sont pas en accord « avec les croyances, les présuppositions ou la structure relationnelle d’une théorie » (1994, p.49). Selon elle, la révision de cadre théorique naïf est plus difficile que la révision d’une théorie spécifique, parce que les présuppositions du cadre théorique naïf représentent des systèmes d’explications relativement cohérents basées sur l’expérience quotidienne et confirmées depuis des années.

Devant une information qui ne rentre pas dans un cadre préexistant, un apprenant réagira en créant des modèles mentaux hybrides (Vosniadou les qualifie de synthétiques), qui rendent la nouvelle connaissance acceptable pour le cadre théorique général.