Connaissances Langagières

Notre utilisation du terme « connaissances langagières » peut être ambigu, il recouvre ici la langue. Nous avons conscience de la distinction faite entre le langage et la langue par les linguistes. Dans le cadre de notre étude, nous parlons de la langue qui joue un rôle déterminant dans les changements sémantiques (Nyckees, 1998, p.13). Dans le cadre de notre étude, nous distinguons la signification d’un mot et le sens d’un mot, comme : le sens est une relation du sujet aux situations, la signification est lexicologie. Nous insistons que d’une part les unités de langues sont majoritairement des discours et des textes et non des mots ou des phrases isolées, d’autre part parler n’est pas seulement combiner des signes, mais effectuer une ou des actions, agir sur les autres ou sur le monde

La description de la langue implique l’analyse des unités à différents niveaux de segmentation et d’organisation. On peut considérer: 1) le niveau phonologique, celui des unités élémentaires du langage oral 2) le niveau syntaxique, celui de l’organisation des mots en séquences grammaticalement bien formées 3) le niveau sémantique, celui qui permet, en particulier à partir de la combinaison des significations des mots, l’interprétation des phrases 4) le niveau pragmatique, celui de la mise en relation des formes linguistiques avec le contexte dans lequel elles interviennent.

Nous intéressons plus particulièrement au niveau sémantique. Les aspects sémantiques de la langue (en suivant le travail de Collet, 1996) concernent à la fois la sémantique lexicale qui s’intéresse au sens des mots en tant qu’unités élémentaires de signification, et la syntaxo-sémantique, qui intègre les significations lexicales dans le système de relations grammaticales (elles peuvent être à la fois syntaxiques et sémantiques). Le point de vue développé sur l’aspect lexical est que d’une part, dans un cadre linguistique nous rejetons la neutralité des mots conçus comme des simples étiquettes, d’autre part les contenus attachés aux mots ne doivent pas être limités aux seules valeurs linguistiques. L’aspect syntaxo-sémantique suppose le choix de considérer la syntaxe comme un phénomène lié à la sémantique. Pour Collet (1996, p.100) « l’intérêt d’une description syntaxique des items verbaux ou de leur dérivés, (qui) constituera une base plus homogène pour les résultats de l’analyse sémique ».

En général, à l’intérieur d’une discipline comme la physique tout terme véhicule une composante informationnelle entièrement déterminée par sa définition. Il est donc nécessaire de distinguer concept et notion. Gentilhomme (1994) pose qu’il y a concept lorsque la moindre variation significative dans sa définition donne lieu à un concept distinct ; il n’y a pas continuité, mais saut d’un concept à l’autre. Dans le cas des notions, les dérapages sémantiques de diverses natures sont de règle et contribuent même à ce qu’on appelle la flexibilité de la langue, lui permettant de faire face à des besoins imprévus, propriété que ne possèdent pas les langages artificielles. Aussi, dans le cas de la variation significative, la notion peut rester la même, moyennant la conservation d’un assortiment suffisant de sèmes.