Raisonnement aristotélicien

Les jeunes enfants emploient, spontanément, des raisonnements ayant des traits communs avec ceux qui étaient utilisés avant Galilée. La physique d’Aristote et une analyse aristotélicienne des causes ont dominé la physique jusqu’au début de XVIIe siècle (Kuhn, 1971). Selon Aristote, tout changement, y compris ceux qui sont en train de se produire, a quatre causes : matérielle, efficiente, formelle et finale :

  • la causalité matérielle : quand, par exemple, on affirme que le matériau qui constitue un objet est la cause de propriétés ou d’actions de l’objet ; ainsi le bois un isolant « parce que c’est du bois » ;
  • la causalité efficiente : une cause produit un effet, par exemple, une bille permet à l’ampoule d’éclairer ou une balle immobile heurtée par une autre balle en mouvement se met en mouvement de la première balle ;
  • les causalités formelle et finale : cette dernière s’oppose à la causalité efficiente, ces deux catégories sont souvent utilisées ensemble ; ce type de causalité est utilisé par exemple quand les élèves invoquent la fonction d’un objet pour prédire ou interpréter : parce qu’une cafetière est faite en métal, le métal gardera quelque chose chaud (Tiberghien, 1994, p.76-77).