I.1.2 La femme en folie : une vision médicale de la « Féminité »

« Du fait que le principe de vision social construit la différence anatomique et que cette différence socialement construite devient le fondement et la caution d’apparence naturelle de la vision sociale qui la fonde, on a ainsi une relation de causalité circulaire qui enferme la pensée dans l’évidence de rapports de domination inscrits à la fois dans l’objectivité, sous forme de divisions objectives, et dans la subjectivité, sous forme de schèmes cognitifs qui, organisés selon ces divisions, organisent la perception de ces divisions objectives » 168 .C’est sur les rapports de la médecine avec la différence sexuelle que se fondent en grande partie les théories littéraires différencialistes. On a longtemps cru qu’on devenait femme par défaut : le discours scientifique sur la différenciation sexuelle a été influencé par des clichés sexistes et il s’est intéressé de fait beaucoup plus au sexe mâle dit « actif », les ovaires étant supposés se former de manière « passive ».

Notes
168.

Ibid., p. 25.