Itinéraire proposé

L’itinéraire proposé comporte cinq grandes étapes. La première se propose de considérer les champs majeurs de la recherche qui s’intéressent à la qualité de vie. Il s’agit de prendre connaissance des approches qui ont investi cette notion afin de s’en enrichir. Notre propre démarche doit s’inspirer de cette approche pluridisciplinaire. Il s’agit par conséquent, à l’issue de la description des méthodes d’approche différenciées et de la multiplicité des définitions quelle inspire, de sortir de la tension générée par le flou conceptuel pour construire une approche intégrée basée sur un système de mesure validé de la qualité de vie quotidienne. De « l’état de l’art » à la formulation d’une proposition méthodologique, cette première partie se propose de poser les jalons de cette construction spécifique d’évaluation de la qualité de vie quotidienne.

La deuxième partie de ce travail est d’ordre méthodologique. Il s’agit de présenter l’ensemble des méthodes et outils utilisés. La méthode d’évaluation initiée par ce travail s’enquière à la fois des approches subjectives et objectives de la qualité de vie. Cette intégration volontaire et cette complémentarité souhaitée entre deux sphères scientifiques faisant appel à des disciplines distinctes, exigent de préciser les fondements méthodologiques mobilisés. Il s’agit donc dans un premier temps d’aborder les méthodes d’appréciation des réalités subjectives et les instruments d’analyse nécessaires à l’appréciation des représentations de la qualité de vie. La construction de l’enquête de perception relative à la qualité de vie des lyonnais, doit par conséquent être décrite. Il est ensuite nécessaire de replacer notre étude dans son contexte géographique. L’approche géographique de la qualité de vie doit ainsi être précisée avant de discuter de ces territoires de représentation. Nous retracerons notre démarche heuristique de recherche d’une géographie de la qualité de vie. Nous expliquerons ainsi comment le référentiel bâti et son unité de voisinage se sont imposés comme une échelle optimale de représentation et d’analyse intra-urbaine particulièrement adaptée à la notion de qualité de vie quotidienne.

La troisième partie de cette thèse se propose ensuite de restituer l’ensemble des résultats de l’enquête menée sur les représentations de la qualité de vie lyonnaise. L’examen de ces résultats d’enquête menée à la fois auprès d’acteurs professionnels et d’habitants permet de porter un regard croisé sur la qualité de vie quotidienne du territoire d’étude. L’analyse des entretiens et les résultats d’enquête par sondage permettent tout d’abord d’identifier un certain nombre de données de cadrage permettant l’ébauche d’une définition consensuelle de la qualité de vie lyonnaise. Au delà de cette perception générale de la qualité de vie, cette démarche permet d’identifier des critères perçus comme essentiels à la mesure de la qualité de vie quotidienne. Cette recherche critériologique permet d’identifier les critères d’évaluation consensuels ainsi que certaines spécificités inhérentes à chaque groupe d’acteurs. L’enjeu est ensuite de transformer la perception subjective en critère objectif d’évaluation. Dans le respect des contraintes statistiques et géographiques, nous devons entreprendre « d’objectiver le subjectif » afin de trouver une traduction quantitative à l’expression de la perception subjective des individus. De la recherche critériologique aux fondements du diagnostic urbain, cette troisième partie permet de valider les outils de mesure de la qualité de vie des lyonnais.

La quatrième partie de ce travail se propose de dresser un diagnostic urbain détaillé de l’espace lyonnais. Cette thèse n’est pas seulement un « guide méthodologique » mais propose des résultats qui sont autant de nouvelles clefs de lecture du territoire urbain. Présentée de manière didactique, cette évaluation s’appuie sur les dix thèmes préalablement jugés essentiels à la mesure de la qualité de vie quotidienne. La capacité du réseau de transports en commun, l’accidentologie, les potentialités commerciales, la qualité des environnements sonores, la qualité de l’air, la propreté des rues, les équipements scolaires, la disponibilité des espaces verts, la taille des logements et la sécurité des citoyens permettent ainsi de hiérarchiser les cadres de vie et par là même de mettre en évidence les disparités intra-urbaines de la qualité de vie qui marquent le territoire lyonnais. Les informations et les représentations cartographiques que propose cette quatrième partie constituent la matière et l’aboutissement de cette méthode d’évaluation de la qualité de vie quotidienne. Cette démarche est donc capable de mettre à disposition de nouvelles clefs de lecture et de compréhension du territoire urbain.

Au-delà de la formalisation des résultats d’évaluation de la qualité de vie, cette thèse ne pouvait s’achever sans revenir sur les potentialités et les applications d’une telle méthode. La cinquième partie inventorie alors les pistes de travail complémentaires et les enrichissements éventuels de la méthode. Elle expérimente des approches multicritères de la qualité de vie et propose d’en discuter l’utilisation et les limites. L’occasion est ainsi donnée de porter un regard à la fois prospectif et introspectif sur cette méthode d’évaluation de la qualité de vie quotidienne.