1.2.1. Quelques approches sociologiques de la qualité de vie

La sociologie est l’une des premières disciplines à investir le champ de la qualité de vie. Cet intérêt s’est notamment manifesté à travers les travaux de recherche de la sociologie urbaine. Cette discipline s’intéresse particulièrement à « la dimension urbaine des aspects de la vie sociale » ⁶ . Les travaux de l’Ecole de Chicago menés dans les années vingt constituent l’illustration de l’intégration de la dimension territoriale aux théories de la socialisation ⁷ . Cette école fait la démonstration de l’influence du cadre urbain sur les modes de vie et les pratiques des habitants. La qualité de vie est dans ce cas envisagée dans une relation à un contexte à la fois physique et social.

Les sociologues abordent également la qualité de vie à travers les représentations, les perceptions et le vécu des individus. Dans un courant différent de celui de l’école de Chicago, l’école de Sciences Sociales de l’Université d’Oklahoma ⁸ s’inscrit dans une approche subjective de la qualité de vie. La qualité de vie se mesure dans ce cas grâce à un système d’évaluation structuré qui découpe « la vie » en différents domaines. La perception et l’opinion que portent les individus sur les champs de l’existence conditionnent la qualité de vie. La valeur ainsi attribuée au domaine de la famille et des amis, du travail, de l’environnement, de la communauté, de la santé, de l’éducation et du spirituel permet d’appréhender subjectivement la qualité de vie. Dans cette approche subjective des perceptions et des opinions des individus, la confusion est grande entre la notion de qualité de vie et celle de bien-être.

Figure I.1. Quality of life : a system model

Source : The University of Oklahoma School of Social Work.

Comme le montre le schéma ci-dessus, la rupture conceptuelle entre les notions de qualité de vie et de bien-être est totalement évincée des réflexions scientifiques au profit d’une commode assimilation.