1.2. Contraintes méthodologiques et contextuelles de l’approche sociologique

Dans cette démarche de construction de l’objet de recherche, il devient nécessaire de préciser les exigences et contraintes de notre approche. La qualité de vie s’impose comme une notion « vide » à laquelle il convient de donner consistance et relief. Notre volonté est d’interroger les acteurs et de les utiliser comme source de connaissance subjective pour comprendre les réalités sociales. Il semble alors fondamental de s’adresser à un public varié susceptible d’être concerné par la problématique. L’enjeu est d’identifier des interlocuteurs à la fois sensibilisés et préoccupés par la qualité de vie afin qu’ils puissent se prononcer sur sa définition et ses critères d’évaluation. La prise de contact directe avec les acteurs urbains constitue le point de départ du processus d’avancement des connaissances. La diversité des points de vue est identifiée comme un atout initial de la démarche de travail.

Sans empiéter sur le développement ultérieur qui présente les processus d’identification des acteurs de la recherche, il semble nécessaire, pour comprendre les orientations méthodologiques, de préciser, d’ores et déjà, les sources d’information envisagées. Dans la mesure où la méthode d’évaluation de la qualité de vie se construit à partir de la connaissance des systèmes de valeurs et de l’identification subjective des critères d’évaluation, il convient de se donner les moyens d’investir ces représentations citadines. Pour ce faire, la diversité des points de vue semble être un atout. C’est pourquoi nous n’avons pas jugé opérant de limiter la recherche aux seuls habitants pour étendre la prise de contact à ceux qui pensent, font et vivent la ville. Le mode de questionnement doit ainsi répondre aux besoins de connaissance des priorités et des perceptions à la fois des habitants mais aussi des professionnels (au sens très large du terme) qui interviennent sur le territoire urbain. C’est ainsi le cas des associations, des pouvoirs publics, des promoteurs ou des chercheurs. Cette prérogative permet de prendre connaissance des représentations de chacun des groupes mais également d’établir des consensus ou des divergences de perception. Cette volonté de mobiliser un panel diversifié d’acteurs permet ainsi de tendre vers une double connaissance :

La contrainte est alors de disposer d’informations qualitatives permettant au plus grand nombre de s’exprimer tout en mettant à disposition des données suffisamment conséquentes pour construire l’analyse à la fois définitionnelle et critériologique nécessaire au diagnostic objectif de la qualité de vie.

Ces contraintes, d’ordre méthodologique, laissent place à des préoccupations beaucoup plus pragmatiques qui obligent à l’inventaire des moyens matériels de la prise de contact avec ces acteurs. Il est en effet, difficilement envisageable d’entreprendre d’interroger des individus sans tenir compte des contraintes temporelles et des moyens humains mobilisables. Les contraintes objectives telles que le calendrier de recherche, le budget, la disponibilité des moyens humains permettent d’orienter les choix en matières de modes d’administration ou de taille de population. Chacun des outils employés en science sociologique présente ainsi des avantages et des inconvénients à connaître au moment des choix techniques. Il convient alors de se donner les moyens de répondre aux exigences de la recherche en faisant usage de procédures pertinentes et réalisables dans le temps imparti. Le choix des outils et des méthodes qui semblent appropriés à notre problématique doit, à présent, être précisé.