Pour reprendre l’approche de R. E. PARK 77 , « la ville est la conjonction, en perpétuelle redéfinition, d’une société complexe et d’un espace différencié ». Pour poursuivre notre étude, il faut saisir les représentations de cette « société complexe » habitant sur cet « espace différencié » qu’est la ville. L’enjeu est de comprendre le milieu urbain pour mieux en analyser les régularités et les variations. Cette volonté de compréhension des phénomènes à la fois sociaux et urbains, nous renvoie aux fondements de l’écologie urbaine décrite par l’école de Chicago. « L’écologie humaine » se définie « comme l’étude des relations spatiales et temporelles des êtres humains en tant qu’affectés par des facteurs de sélection, de distribution et d’adaptation liés à l’environnement »128. La répartition des individus ne s’opère pas de manière hasardeuse mais répond à des phénomènes complexes d’attraction, de répulsion, de regroupement, de filtrage, de ségrégation voire d’exclusion qu’il convient de prendre en compte. « L’écologie humaine s’intéresse fondamentalement à l’effet de position, à la fois dans le temps et l’espace 128». Cet effet de position est décrit comme « la place d’une communauté donnée par rapport à d’autres, mais aussi la localisation de l’individu ou de l’institution au sein de la communauté elle-même 128 ». La prise en compte de cette position semble essentielle à la compréhension globale des phénomènes. Comme l’explique R. E. PARK, « la position des individus les uns par rapport aux autres dans la communauté constitue, dans la mesure où cette position peut être décrite en termes généraux, ce que Durkheim et son école appellent l’aspect morphologique de la sociét 128 é ». C’est en se basant sur ces phénomènes de localisation et de position que nous avons décidé d’asseoir notre démarche d’appropriation et de compréhension des perceptions citadines.
Le but de notre démarche est d’aborder la notion de qualité de vie quotidienne à travers les représentations et les perceptions des habitants d’une ville pour les rendre intelligible. Celle-ci suppose une prise de contact directe avec la population résidente. Il s’agit d’interroger les habitants sur leur perception de la qualité de vie, les critères qu’ils jugent nécessaires à son évaluation en fonction de leur pratique, leur usage et leur situation sociodémographique propre. Cette démarche de questionnement a pour ambition de produire une connaissance générale à partir de considérations individuelles. Pour saisir le collectif, il faut commencer par investir l’individu. Il s’agit alors de cerner les aspirations et les attentes « du citadin », de « l’habitant », mais derrière cette appellation générique se cache des diversités que l’on ne peut nier. Tendre vers l’identification d’un profil moyen suppose des précautions méthodologiques importantes pour se prémunir d’interprétations et de généralisations hâtives voire abusives. Pour ce faire, il semble préférable de ne pas chercher à appréhender la ville dans sa globalité mais d’adopter un principe de positionnement capable d’opérer une distinction préalable entre les milieux urbains et sociaux. Il parait ainsi plus pertinent de ne pas chercher à définir les représentations et les attentes du « citadin moyen » mais au contraire de considérer la position qu’occupent les individus les uns par rapport aux autres au sein de la ville. La prise en compte de cette position qui suppose de considérer le contexte à la fois urbain et social de l’individu permet une démarche opérante.
Au lieu d’interroger de manière aléatoire la population d’une ville, il semble préférable de construire des échantillons particuliers à partir de contextes différenciés. C’est en intégrant ces notions de position et de contexte que se construisent les « laboratoires sociaux » donnant sens à notre démarche. Afin d’optimiser notre prise de contact avec les habitants, l’échantillon doit ainsi être problématisé. L’habitant ne doit pas être considéré arbitrairement par sa simple fonction d’habiter mais il doit être choisi en fonction de la position sociale et géographique qu’il occupe. Cette démarche requiert une connaissance précise du territoire et suppose d’opérer un choix en fonction de critères prédéfinis. L’identification du contexte repose sur une distinction à la fois sociale, à travers les profils démographiques et socioprofessionnels des habitants, et spatiale en termes de potentialités et de carences des cadres de vie.
Considérer la « morphologie » du milieu dans la construction même de l’échantillonnage permet à la fois de réduire l’ampleur de l’échantillon, de rationaliser le questionnement et d’optimiser les résultats obtenus. C’est pourquoi nous avons préféré considérer un nombre restreint d’entités très différentes en termes de structure sociale et de cadre de vie. Cette résolution permet de cibler préalablement des configurations sociales et urbaines connues et par là même de limiter le nombre de personnes à interroger.
D’une manière pragmatique, cette méthode d’évaluation s’appuie sur le territoire de la ville de Lyon. Le terrain d’étude en lui-même n’influe pas sur la méthodologie, c’est la connaissance du territoire qui importe. Dans notre cas, nous avons identifié trois « quartiers ». La démarche adoptée n’est pas celle de la mise en concurrence mais au contraire celle de la concordance et du rapprochement. En considérant des territoires hétérogènes habités par des populations aux profils dissemblables, nous souhaitons mettre l’accent sur la récurrence et la convergence des perceptions et des représentations. Il ne s’agit pas de nier les spécificités des entités étudiées mais davantage de considérer les éléments qui construisent les perceptions de la qualité de vie quels que soient le profil de l’individu et les qualités des espaces dans lequel il vit.
Il faut cibler pour optimiser le questionnement mais l’objectif d’orienter ce dernier en fonction de la position des milieux urbains et sociaux n’est pas sans contrainte. Pour mener à bien cette démarche, il est nécessaire de disposer d’une connaissance très fine du territoire étudié. Celle-ci doit également être mobilisable sur des territoires pertinents en termes de regroupement social et de morphologie urbaine. Ces milieux doivent également pouvoir fournir des données quantifiables nécessaires à l’ébauche d’un portrait social. Cette double exigence nous contraint à disposer d’un découpage territorial capable de rendre compte de ce que R. E. PARK a appelé des « aires naturelles » tout en permettant une mise à disposition de données quantitatives. L’ouvrage d’Y. GRAFMEYER et I. JOSEPH 78 reprend la description des « aires naturelles » de R. E. PARK et nous permet de préciser les contraintes de la démarche. Selon l’auteur, dans tout milieu urbain, « il y a une divergence souvent étonnante entre les manières d’être, les modes de vie et les perspectives dans chacune des aires urbaines. La distribution par sexe et par âge, peut-être l’indicateur le plus significatif de la vie sociale, varie de manière frappante d’une aire naturelle à l’autre. (…) Tout cela signifie l’importance de la localisation, de la position, de la mobilité comme critère d’évaluation, de description et finalement d’explication des phénomènes sociaux ». Cette seule citation permet de comprendre l’enjeu de disposer d’un zonage territorial à la fois signifiant pour ceux qui le vivent et signifié à travers des indicateurs mesurables.
L’enjeu est alors d’utiliser un découpage du territoire ayant du sens pour ceux qui l’habite tout en répondant aux exigences de la contrainte statistique. Cette seule problématique pourrait faire l’objet d’une recherche à part entière. Là n’est pas notre but. La problématique de notre travail est ailleurs mais elle suppose, pour prétendre à des résultats fiables, de tendre vers cette quête. Comme il sera développé plus amplement ultérieurement, le découpage à la fois sensé, légitime et pertinent de l’espace n’est pas sans poser question. Les limites « de quartiers », « d’aires » ou « de bassins », quel que soit le nom qu’on leur donne, évoluent selon la perception des habitants mais aussi en fonction des choix et des priorités des analystes qui se penchent sur ces territoires. Pour notre part, nous avons besoin d’un espace de compromis permettant d’identifier un territoire de regroupement, presque naturel selon R. E. PARK130, d’individus ayant un portrait social proche et la nécessité de pouvoir statistiquement mettre en lumière l’existence de ce profil typique.
Cet espace de compromis, nous l’avons trouvé dans l’utilisation d’un découpage spécifique du territoire. Cette solution permet en effet de se détacher des découpages administratifs opérés par l’INSEE. Ceux-ci, bien que pourvoyeurs d’une quantité considérable de données statistiques ne correspondent à aucune réalité spatiale ou sociale de l’espace. Les découpages subjectifs qui produisent l’espace perçu et vécu, bien que traduisant des représentations, des sentiments d’attachement, de valorisation, voire de dévalorisation, ne peuvent, quant à eux, rendre compte d’aucune base quantitative. C’est pourquoi, pour poursuivre notre étude, nous avons dû entreprendre la construction d’un découpage spécifique capable de mettre à notre disposition un véritable « laboratoire » spatial et social. Pour ce faire, nous avons pris pour référence une délimitation pré-existante qui semble à la fois judicieuse et appropriée aux exigences de notre analyse. Ce découpage spécifique est le fruit d’un travail collectif élaboré en 1995 par Pierre BUISSON et ses collaborateurs de l’Agence d’urbanisme de Lyon. Loin de proposer une délimitation absolue et universelle, cette approche se veut originale et audacieuse.
Le but de la démarche menée à l’époque par l’Agence d’urbanisme était de disposer d’une représentation des bassins de vie et ce sur l’ensemble du centre de l’agglomération lyonnaise. Ce découpage prend en compte les réalités sociales et spatiales de l’agglomération et doit permettre de structurer l’espace en fonction des lieux de vie. Cette cartographie tient compte des axes commerciaux, des équipements, des services structurants ainsi que des pratiques citadines permettant de cerner des aires de polarisation. Ces bassins de vie sont également fonction des héritages et de l’évolution historique des quartiers, des éléments physiques du milieu, des continuités morphologiques ou des discontinuités urbaines. Cette délimitation prend en considération les ruptures du tissu urbain provoquées par les infrastructures de transports comme les voies ferrée, les autoroutes (A43, A42, A6) et les axes de circulation rapide comme le boulevard Laurent Bonnevay qui ceinture l’est de Lyon ou encore les axes de contournement. Comme le montre la carte II.1., tout ce qui ne constitue pas des lieux de vie reste exclu du découpage. C’est par exemple le cas des cimetières, des gares, des hôpitaux, des grandes zones d’espace vert, des infrastructures commerciales, industrielles (usine à gaz, marché de gros) ou portuaires. Bien que les habitants n’aient pas été directement associés à cette démarche, l’auteur principal de cette cartographie a mis son expérience professionnelle et sa profonde connaissance du terrain au service d’une représentation à la fois réfléchie et consensuelle de l’espace. Les limites et la toponymie des quartiers ont été confrontées aux opinions et représentations d’autres professionnels. Ce découpage a ainsi été validé par ceux qui connaissent le territoire, qui y mènent des actions et qui demeurent en contact avec la population résidente.
Sans être le parfait reflet des quartiers tels qu’ils peuvent être perçus et vécus par la population, compte tenu de la diversité voire de la divergence des perceptions, cette cartographie propose néanmoins un regard original sur le territoire car elle fixe des limites avec un souci de rationalité et de cohérence. Cette démarche est le fruit d’une véritable réflexion sur l’espace urbain lyonnais. Sans s’inscrire dans une commande technique ou politique, cette approche n’a pas été rendue nécessaire par l’action publique et conserve ainsi toute sa neutralité en s’affranchissant volontairement des contraintes administratives. Ceci explique, par exemple, que certains quartiers soient à cheval sur deux arrondissements. Ce travail ne vise qu’à représenter un découpage en quartiers plus sensés et plus significatifs que ceux qui préexistent.
La carte II.1. laisse apparaître une représentation des quartiers sous forme de nébuleuse dont les contours ont été volontairement laissés flous. Pierre BUISSON s’est refusé à circonscrire le tissu urbain « à une rue près » et préfère proposer une délimitation souple et évolutive dans le détail. Nous avons donc pris cette cartographie comme point de départ. Bien que cette représentation ne soit pas tout à fait récente, il ne semble pas qu’en l’espace de quelques années, les évolutions urbaines aient été suffisamment significatives pour la remettre en cause. À partir de là, nous avons utilisé le découpage des îlots statistiques de l’INSEE qui ont servi de référence au recensement de la population de 1999. La démarche a consisté à superposer les deux découpages, à les faire coïncider au mieux pour qu’à chaque « lieu de vie » puisse correspondre un certain nombre d’îlots INSEE. Les délimitations ainsi obtenues ont été validées par Pierre BUISSON. Le résultat de ce découpage consensuel permet une identification, bien qu’approximative, des lieux de vie citadine tout en proposant un regroupement d’entités statistiques. Celui-ci a été soumis à approbation et à validation par différents acteurs du Grand Lyon et de la Ville de Lyon. Cette réalisation a été envisagée comme un moyen et non une fin. Elle n’a pas été considérée comme un document finalisé, mais au contraire comme un outil de concertation et d’échange permettant d’obtenir un territoire d’acceptation et de compromis.
C’est à partir de cette réalisation cartographique basée sur un découpage spécifique de la ville de Lyon que nous avons opéré le choix des trois quartiers d’étude. La carte II.2. présente à la fois l’ensemble de cette répartition spatiale et la localisation des trois entités utilisées en fonction de leur position comme cadre d’étude. Ces trois quartiers se situent dans des arrondissements différents. Ils s’inscrivent dans des tissus urbains distincts et répondent à des fonctionnalités, des usages et des structurations urbaines et architecturales dissemblables.
Le quartier Centre Croix-Rousse, situé au coeur du quatrième arrondissement de Lyon, a été le siège historique des tisseurs de soie. Ce quartier fut le théâtre de l’activité et de la prospérité des canuts. La composition de ce quartier est presque entièrement héritée de l’histoire. Comme le montre la carte II.3., les rues y sont très denses et présentent une alternance de maisons hautes, de maisons parfois bourgeoises mais surtout de maisons de canuts. Le quartier se caractérise également par une densité et une diversité de commerces frappantes.
Le quartier de Montchat-Chambovet, dans le troisième arrondissement de Lyon, s’est construit à la fin du 19ème siècle sur les terrains de J-L. VITTON qui décide à cette époque de rendre constructible la plus grande partie de son domaine de Montchat. Comme l’explique J. PELLETIER 79 , « le projet n’est pas destiné à accueillir des maisons de campagne mais des habitations pour des personnes disposant de faibles moyens ». Par souci d’économie, le quartier se structure donc autour de petites parcelles (moins de 1 000 m²) et de rues étroites. Le projet permet de répondre à l’extension de la population que connaît la rive gauche de Lyon et offre, par son éloignement, la sécurité recherchée suite aux inondations précédentes qui ont marqué les consciences. Aujourd’hui encore, ce quartier conserve une dominante de maisons individuelles et de petits jardins (cf. la carte II.4.). Bien que les maisons les plus petites aient disparu au profit d’immeubles, ce quartier continue de se caractériser par une faible densité de population et possède encore un centre de village.
Le quartier du Plateau de la Duchère est né dans les années soixante sur le plateau du 9ème arrondissement jusqu’alors épargné par les constructions. Une cité faite de gigantesques barres d’habitation face à la Saône voit ainsi le jour et accueille rapidement des vagues successives de peuplement (cf. la carte II.5.). Bien que géographiquement éloignée du centre de la ville, cette nouvelle cité permet aux classes moyennes vivant dans les quartiers dégradés du centre ville, d’accéder pour la première fois au confort. Comme l’explique A. SCHWARTZ 80 , « la perception des lieux varie suivant les personnes, tantôt négative, tantôt positive (…). Les gens ont regretté certes, les rues commerçantes et animées du centre ville, mais beaucoup vivaient dans des appartements anciens, avec un confort minimum, situés dans des rues où le soleil ne pénétrait qu’à de rares moments ». Aux habitants de la première heure s’ajoutent des vagues successives de nouveaux arrivants. Siège d’accueil de la communauté rapatriée d’Algérie, la Duchère symbolise le déracinement. Cette fonction d’accueil perdure et le quartier, après les rapatriés d’Afrique du nord, héberge des populations démunies, souvent en exil qui doivent s’adapter à de nouvelles conditions d’existence.
La municipalité est très impliquée dans le développement du quartier. Dès lors, il fait l’objet de dispositifs et d’investissements particuliers. Aujourd’hui ce quartier bénéficie de la politique de Développement Social Urbain (DSU). Cette procédure, utilisée pour les quartiers repérés en grandes difficultés, permet d’agir sur la réhabilitation et l’amélioration de l’animation. Ce dispositif fixe un cadre contractuel permettant de mutualiser les moyens d’intervention à la fois humains et financiers. Cette procédure coordonne également les actions locales par le biais d’un partenariat institutionnel permettant de renforcer l’urbanité du quartier, d’améliorer le cadre de vie et de conforter le lien social.
Les cartes ci-jointes (carte II.3., carte II.4. et carte II.5.) présentent et illustrent chacun de ces trois quartiers. Il convient à présent d’en préciser le profil.
Chacune de ces trois entités possèdent une morphologie urbaine très spécifique. Comme le montre le tableau II.3., qu’il s’agisse du statut d’occupation ou des caractéristiques des résidences principales, ces trois quartiers ont un profil très différent.
Quartiers Variables |
Centre Croix-Rousse | Montchat-Chambovet | Le Plateau de la Duchère | Lyon | ||||||||||||||||||||||||||
résidences principales |
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Source : INSEE, Recensement de la Population 1999, exploitation principale.
Les trois graphiques suivants permettent d’illustrer ces données et de mieux comprendre la répartition statistique des critères présentés.
Source : INSEE, Recensement de la Population 1999, exploitation principale.
Source : INSEE, Recensement de la Population 1999, exploitation principale.
Source : INSEE, Recensement de la Population 1999, exploitation principale.
Le quartier Centre Croix-Rousse s’inscrit dans un profil urbain moyen en étroite correspondance avec le profil global de la ville de Lyon. Qu’il s’agisse du statut d’occupation au vue de la part des propriétaires et des locataires H.L.M. (graphique II.1. et II.2.) ou des caractéristiques des résidences principales, quant à la répartition entre habitat collectif et individuel (graphique II.3.), le quartier Centre Croix-Rousse se situe dans la moyenne communale. Sa morphologie urbaine est celle d’un centre urbain dense sans autre particularité apparente. Les quartiers Montchat-Chambovet et Plateau de la Duchère sont quant à eux en rupture antinomique avec ce profil moyen. Bien que la part des locataires H.L.M. y soit plus élevée (+6 points par rapport à la moyenne communale), le quartier Montchat-Chambovet compte notamment une part très importante de propriétaires (48% soit 16 points de plus que la ville de Lyon). Ce quartier se caractérise surtout par un habitat individuel exceptionnellement dense pour la commune dans la mesure où 38% des résidences principales sont des maisons individuelles, contre 3% pour la ville de Lyon (graphique II.3.). Le quartier du Plateau de la Duchère se distingue, quant à lui, par un statut d’occupation largement dominant : 87% des habitants sont ainsi des locataires H.L.M. pour seulement 7% de propriétaires. La part des logements collectifs est également légèrement plus importante que sur la ville de Lyon (soit 4 points de plus), (cf. graphique II.1. et II.2.).
Ces trois quartiers connaissent également des disparités quant à leur profil démographique. Le tableau ci-après présente quelques variables générales telles que la répartition de la population par classe d’âge ainsi que des indicateurs permettant de caractériser le niveau de formation de la population de plus de quinze ans.
Quartiers Variables |
Centre Croix-Rousse | Montchat-Chambovet | Le Plateau de la Duchère | Lyon | |||||||||||||||||||||||||||||||
Démographie |
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Classes d’âge |
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Niveau de formation |
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Source : INSEE, Recensement de la Population 1999, exploitation principale.
La visualisation graphique de ces informations permet de mieux saisir les profils de ces trois quartiers d’étude.
Source : INSEE, Recensement de la Population 1999, exploitation principale.
Source : INSEE, Recensement de la Population 1999, exploitation principale.
Ces représentations graphiques permettent de saisir à quel point le quartier Centre Croix-Rousse dispose d’un profil démographique semblable à la moyenne communale. L’évolution annuelle de la population entre les deux recensements est certes sensiblement plus importante dans ce quartier, (+1.4% pour Centre Croix-Rousse contre une évolution annuelle de +0.8 pour l’ensemble de la commune). Cette attractivité ne peut faire oublier que son portrait démographique demeure en étroite correspondance avec celui de la ville de Lyon. La structure moyenne des ménages est, pour le quartier Centre Croix-Rousse, identique à celle de la commune de Lyon, soit 1,9 personnes par ménage. Globalement, la répartition de la population par classes d’âge du quartier s’inscrit dans la moyenne communale (cf. graphique II.4.). Le quartier Centre Croix-Rousse compte légèrement moins d’enfant de plus de 10 ans (trois points de moins par rapport à la ville) tout en concentrant une part un peu plus importante d’adultes (quatre points de plus pour les 30-49 ans) alors que les adultes mûrs et les personnes âgées y sont imperceptiblement moins représentés (moins deux points pour les 50-59 ans et moins un point pour les plus de 60 ans). Ces différences de répartition sont donc marginales et ne permettent pas de spécifier le quartier. Il en est de même pour le niveau de formation de la population de plus de quinze ans. Globalement, ce quartier affiche un niveau de formation comparable à celui de la ville de Lyon (cf. graphique II.5.). Bien que la part des plus de 15 ans en cours d’étude soit plus faiblement représentée (11% pour le quartier Centre Croix-Rousse contre 16% pour la ville de Lyon), la répartition des diplômés s’harmonise de manière semblable. Seule la part des plus de 15 ans ne disposant d’aucun diplôme ou du niveau BEPC demeure sensiblement supérieure (31% pour le quartier contre 29% pour la ville). Ceci vient contrebalancer la part légèrement plus importante des plus de 15 ans ayant au moins un niveau Bac+2 (33% pour le quartier contre 28% pour la ville).
Le quartier Montchat-Chambovet se caractérise par un profil démographique plus spécifique. L’évolution annuelle du quartier entre 1990 et 1999 est presque nulle (-0,4%) alors que la taille moyenne des ménages est sensiblement supérieure à celle de la ville (2,2 personnes par ménage). Cependant, la véritable différenciation s’observe dans la répartition de la population par classes d’âge. Comme le montre le graphique II.4., le profil démographique du quartier Montchat-Chambovet est marqué par le vieillissement de sa population. Les jeunes adultes sont tout d’abord nettement moins nombreux. Seulement 12% de la population est âgée de 20 à 29 ans alors qu’ils sont en moyenne 21% pour l’ensemble de la ville de Lyon. La véritable surreprésentation s’effectue sur les couches les plus âgées de la population. Les adultes mûrs (14% de la population ont entre 50 et 59 ans contre 11% à Lyon) et surtout les personnes âgées (24% ont plus de 60 ans contre 19% à Lyon) structurent la pyramide des âges du quartier. Ce vieillissement de la population n’affecte en rien le niveau de formation des plus de 15 ans (à l’exception faite de la part des plus de 15 ans en cours d’étude, bien évidemment). La répartition des niveaux de formation se cale sur les moyennes de la ville de Lyon (cf. graphique II.5.). Seule la part des niveaux de formation supérieure demeurent légèrement plus importants, (32% de la population disposent en effet d’au moins un niveau Bac+2 contre 28% sur Lyon).
Le quartier du Plateau de la Duchère dispose d’une double spécificité. D’une manière générale, ce quartier est marqué par un dépeuplement progressif. L’évolution annuelle de la population est, entre 1990 et 1999, de –1,5%. La structure des ménages est également plus caractéristique. La taille moyenne des ménages est ainsi de 2,8 personnes contre 1,9 pour Lyon. Mais les véritables spécificités de la population sont ailleurs. Comme le montre le graphique II.4., la répartition de la population par classes d’âge se caractérise par une surreprésentation des plus jeunes. Au total, plus d’un tiers de la population du quartier est âgé de moins de dix-neuf ans. Les jeunes enfants de moins de neuf ans et les enfants âgés de 10 à 19 ans sont respectivement 17%, soit plus de sept points pour la première classe d’âge et six points pour la seconde. Le graphique II.5. permet de mettre en évidence une seconde spécificité de la population du Plateau de la Duchère. Ce quartier dispose en effet d’un niveau moyen de formation nettement inférieur au reste de la population de Lyon. La part des plus de 15 ans en cours d’étude reste identique à la moyenne communale (soit 15%). Seulement, plus de la moitié de la population de plus de 15 ans ne dispose d’aucun diplôme ou du niveau BEPC. 18% des plus de 15 ans possèdent un niveau CAP ou BEP contre 15% pour la ville de Lyon alors que 7% détiennent un baccalauréat (général ou professionnel) soit un taux inférieur de cinq points par rapport à la moyenne communale. Le profil démographique du quartier du Plateau de la Duchère est surtout marqué par la faible part des niveaux de formation supérieure. Seule 8% de la population de plus de 15 ans disposent d’au moins un niveau Bac+2 contre 28% sur Lyon.
Ces trois quartiers se caractérisent ainsi par des profils démographiques différents. Pour étoffer le portrait de ces trois terrains d’étude, l’analyse peut être complétée par des données concernant à la fois l’activité des quartiers et les catégories socioprofessionnelles qui les composent.
Quartiers Variables |
Centre Croix-Rousse | Montchat-Chambovet | Le Plateau de la Duchère | Lyon | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
activité |
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Catégories socio-professionnelles et inactifs |
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Source : INSEE, Recensement de la Population 1999, exploitation principale.
Ces variables permettent de parfaire l’analyse des profils des quartiers d’étude et mettent en évidence leur spécificité en termes d’activité et de répartition des catégories socioprofessionnelles.
Source : INSEE, Recensement de la Population 1999, exploitation principale.
Source : INSEE, Recensement de la Population 1999, exploitation principale.
Le quartier Centre Croix-Rousse se caractérise par un taux d’activité supérieur à la moyenne de la ville. 65% de la population de plus de 15 ans occupent en effet une activité contre 56% à Lyon. Comme la population de la commune, les habitants de ce quartier connaissent un taux de chômage de 13%. La structure des catégories socioprofessionnelles du quartier Centre Croix-Rousse s'ordonnance, à deux exceptions près, selon la répartition de la commune. Comme le montre le graphique II.7., les artisans, commerçants et chefs d’entreprise ayant un emploi sont plus massivement représentés dans ce quartier que sur l’ensemble de la ville de Lyon. Ils sont en effet 7% à occuper ces emplois contre 3% pour la ville de Lyon. Comme pour les thèmes précédemment évoqués, le profil socioprofessionnel du quartier Centre Croix-Rousse adopte une structure moyenne. La distribution des emplois occupés et celle des inactifs connaissent des proportions quasiment identiques à celle de la ville de Lyon. L’importance du taux d’activité n’est cependant pas sans conséquence sur la répartition des catégories socioprofessionnelles puisque seul 20% de la population de plus de 15 ans demeurent sans activité professionnelle contre 25% pour Lyon.
Le quartier Montchat-Chambovet se définit par un taux d’activité (54%) et un taux de chômage (10%) inférieurs à la moyenne de la ville de Lyon. La répartition des catégories socioprofessionnelles connaît également un certain nombre de spécificités. Comme le montre le graphique II.7., l’ensemble des catégories socioprofessionnelles sont, dans le quartier de Montchat-Chambovet, sous-représentées par rapport à la moyenne communale. Les ouvriers, les employés, les professions intermédiaires et même les cadres ayant un emploi sont ainsi moins nombreux qu’ailleurs. Seule une catégorie déroge à cette règle. Ils sont, en effet, 8% à occuper un emploi d’artisans, de commerçants ou de chefs d’entreprise au sein de ce quartier alors qu’ils ne sont en moyenne que 3% sur l’ensemble de la ville de Lyon. Le quartier Montchat-Chambovet puise la spécificité de son profil sociodémographique essentiellement dans la structure de sa population inactive. Sa typologie est, en effet, particulièrement marquée par la présence massive de retraités. Plus d’un quart des habitants de ce quartier sont retraités, alors qu’ils ne sont globalement que moins d’un cinquième de la population lyonnaise.
Le quartier du Plateau de la Duchère se caractérise également par un certain nombre de spécificités. Comme le montre le graphique II.6., ce quartier cumule un taux d’activité inférieur de quatre points à la moyenne communale (taux d’activité de 52%) et un taux de chômage record. Il est, en effet localement de 27%, soit supérieur de quatorze points au taux de chômage de Lyon. Le profil des catégories socioprofessionnelles et la répartition des inactifs sont caractéristiques. La part des ouvriers ayant un emploi est deux fois plus importante dans le quartier. La part des professions intermédiaires occupées est près de cinq fois moins importante, les cadres ayant un emploi sont six fois moins nombreux que sur l’ensemble de la ville de Lyon. On compte également trois fois moins d’artisans, de commerçants et de chefs d’entreprise ayant un emploi. À ce profil socioprofessionnel spécifique s’ajoute une répartition particulière des inactifs. La part des retraités s’inscrit dans la moyenne de la commune alors que la part des individus sans activité professionnelle est largement surreprésentée. 36% de la population de plus de 15 ans n’occupent, en effet, aucune activité professionnelle, soit onze points de plus que pour l’ensemble de la ville de Lyon. En lien direct avec l’ampleur du taux de chômage du quartier, la part des demandeurs d’emploi est deux fois plus importante que sur l’ensemble de la commune.
À ces profils démographies et socioprofessionnels différents s’ajoutent des atouts dissemblables en terme de cadre de vie. Comme le montre le tableau II.6., chacun des trois quartiers d’étude connaît un dynamisme commercial dissemblable.
Quartiers Variables |
Centre Croix-Rousse | Montchat-Chambovet | Le Plateau de la Duchère | Lyon | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Nombre d’établissements |
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Densité commerciale (nb.établissements / 1000 hab.) |
53 | 5 | 5 | 19 |
Source : INSEE, Fichier SIRENE, 2001.
Ces données mettent en relief l’hétérogénéité de ces trois quartiers. Le nombre de commerces et de services, qu’il s’agisse de commerces alimentaires ou d’établissements spécialisés dans l’équipement de la maison, de la personne ou des loisirs, induit une profonde disparité quant aux potentialités commerciales de ces entités urbaines. Afin de rendre les éléments comparables entre eux, le nombre de commerces et de services a été pondéré par le nombre d’habitants de chaque quartier. Une densité commerciale permet ainsi d’apprécier le nombre total d’établissements pour 1 000 habitants. Des spécificités très prégnantes se dessinent. Le quartier Centre Croix-Rousse se caractérise par une densité commerciale très importante. Ce quartier dispose en effet de 53 établissements commerciaux pour 1 000 habitants, ce qui le place à des niveaux record de densité dans la mesure où la densité moyenne pour l’ensemble de la ville de Lyon est de 19 établissements pour 1 000 habitants. À l’inverse, les quartiers Montchat-Chambovet et Plateau de la Duchère affichent une densité commerciale extrêmement faible égale à 5 établissements pour 1 000 habitants. Cette divergence des profils commerciaux n’est pas sans répercussions sur le dynamisme et l’activité de ces trois quartiers. Les cadres de vie ne sont donc pas de même nature ce qui accentue encore la position différentielle des entités choisies.
Grâce à la considération de la morphologie urbaine, à travers la structure des résidences principales et le statut d’occupation des habitants, du profil démographique, du portrait socioprofessionnel et de la densité commerciale, les spécificités de ces trois quartiers apparaissent clairement. L’examen à la fois social et urbain de ces territoires a motivé le choix de ces trois quartiers en tant que « laboratoire social ». Le principe de positionnement, capable d’opérer des distinctions entre les milieux urbains et sociaux, nous a servi de base pour la sélection de nos terrains d’étude. En s’orientant ainsi sur des territoires hétérogènes aux profils dissemblables, la démarche cherche à considérer les perceptions de la qualité de vie quelque soit la nature des espaces et le profil des individus qui les habitent. C’est à partir de l’analyse de ces territoires distincts que nous comptons mettre en évidence la récurrence de certaines constructions subjectives de la qualité de vie intra-urbaine confirmées par des besoins et des attentes dépassant la diversité des structures sociales et des potentialités territoriales. Dans la mesure où il n’est pas envisageable, ni utile, d’interroger de manière exhaustive la population de ces trois quartiers, nous devons à présent identifier des échantillons capables de donner du sens à notre questionnement.
Globalement, nous disposons de trois populations de référence, appelées population-mère ou « univers », desquelles il convient d’extraire des échantillons représentatifs. Le mode d’échantillonnage le plus adapté à notre démarche semble être de nature probabiliste. La composition de l’échantillon est, dans ce cas, strictement liée au hasard. Après la sélection raisonnée des territoires d’enquête, nous avons orienté la construction de notre échantillon vers un échantillon aléatoire simple pour lequel chaque individu de la population de référence a la même probabilité de faire partie de l’échantillon. Les unités statistiques de nos populations de référence sont les résidants âgés de plus de quinze ans de chacun des trois quartiers. Les unités de sondage correspondent aux plus petits éléments constitutifs de l’échantillonnage. Dans notre cas, l’unité de sondage est l’ensemble des personnes occupant un même logement à titre de résidence principale. Lors de l’administration du questionnaire, chaque individu composant le ménage sera habilité à répondre. La démarche consiste alors « à extraire au hasard dans la population de référence le nombre d’éléments fixés comme effectif de l’échantillon » 81 . Ce type d’échantillon structuré autour d’un tirage au sort aléatoire requiert l’existence d’une base de sondage.
Cette base de sondage peut être définie comme un document matériel où est consigné individuellement et de manière exhaustive l’ensemble des unités de sondage. Les listes électorales, les listes d’abonnés au téléphone, les fichiers des membres d’une association, d’un groupe scolaire ou d’une entreprise sont, par exemple, des documents communément utilisés comme base de sondage. Comme le précise J. FREYSSINET-DOMINJON 82 , « pour être valablement utilisables, ces documents primaires doivent présenter un certain nombre de qualités : être d’accès facile, à jour, sans oubli ni double inscription de la même unité ». Pour notre étude, nous avons choisi de prendre comme base de sondage l’annuaire téléphonique de France Telecom disponible sur Internet. Nous avons utilisé la liste des abonnés au téléphone mise à disposition sur le site des « pages blanches » ( www.pagesjaunes.fr ). Cette base de sondage ne permet pas une parfaite exhaustivité car elle exclut les abonnés au téléphone inscrits sur « liste rouge », les ménages ne disposant pas d’installation téléphonique et les foyers n’ayant plus de poste fixe au profit d’une souscription au réseau de téléphonie mobile. Cette source d’information bien qu’imparfaite, dispose néanmoins d’un certain nombre de qualité. Elle offre tout d’abord un taux de couverture convenable. L’enquête « Conditions de vie des ménages », issue de l‘enquête ménages réalisée en 2001 par l’INSEE sur l’ensemble du territoire national indique que 97% des ménages disposent d’une installation téléphonique fixe. Bien que ce taux d’équipement ne coïncide pas parfaitement aux abonnés figurant sur les pages blanches, il semble néanmoins suffisamment important pour que la liste des abonnés constitue un recensement satisfaisant de la population totale. Cette liste est de plus accessible, non onéreuse et facilement interrogeable. Pour constituer notre base de sondage, nous avons renseigné les rues de chacun des quartiers afin d’obtenir la liste des abonnés par adresse et par ordre alphabétique. Cette méthode d’interrogation par requête des rues permet une sélection spatiale très fine, au numéro de rue près, des unités de sondage. Ce mode d’interrogation à l’adresse offre la possibilité d’éliminer les rares doubles inscriptions dans la mesure où deux abonnés ayant deux noms différents mais occupant une même résidence principale sont facilement repérables. Cette source d’information constitue également une base fiable dans la mesure où elle est très régulièrement mise à jour. Les annuaires téléphoniques distribués sous format papier sont réactualisés une fois par an. Ils renseignent les abonnés inscrits jusqu’au mois d’août et sont distribués durant le mois de décembre de l’année en court. Toutes modifications intervenant à partir du mois de septembre sont prises en compte lors de l’édition suivante. La base Internet des pages blanches est, quant à elle, renseignée en continu. Elle est en effet mise à jour de manière permanente et prend en considération, avec un délai d’exécution de deux ou trois jours, les ouvertures et les fermetures de ligne ainsi que des modifications plus marginales comme les changements de nom, les modifications d’adresse ou de numéro de téléphone. Pour que les bases de sondage des trois quartiers correspondent à une temporalité comparable, les listes des abonnés téléphoniques ont été éditées durant les mois de décembre 2001 et janvier 2002.
Dans la mesure où l’enquête concerne exclusivement les habitants des trois quartiers, cette base de sondage a été scrupuleusement analysée afin d’en extraire les commerçants inscrits dans les pages blanches de l’annuaire électronique. Les rares doubles inscriptions ont également été identifiées. À partir de cette base épurée, nous avons sélectionné nos unités de sondage par tirage au sort systématique. À la vue de la structure initiale de la base de sondage qui propose une liste des abonnés classés par adresse et par ordre alphabétique, nous avons jugé ce classement suffisamment aléatoire pour l’utiliser en état. Les individus sont en effet classés selon un ordre indifférent quant aux caractéristiques de la population retenue pour l’enquête. Au sein d’un même quartier, les individus peuvent donc être répartis par ordre alphabétique puisque cet ordonnancement n’a aucune relation avec la structure sociodémographique de la population, la date d’aménagement, le statut d’occupation ou la taille du logement. C’est pourquoi nous avons décidé de procéder de manière simple en optant pour un tirage systématique des unités de sondage. La fréquence du tirage dépend de l’ampleur des bases de sondage. Compte tenu de la taille de celles-ci (entre 400 et 600 abonnés inscrits compte tenu des « déchets » prévisibles motivés par des absences ou des refus) et des résultats des pré-tests, nous avons choisi un pas, c’est-à-dire une fréquence de sélection, de quatre pour effectuer le tirage au sort. En partant d’un nom d’abonné choisi au hasard, nous avons désigné les unités de sondage de quatre en quatre, c’est le cas par exemple du troisième de la liste puis du septième, puis du onzième inscrit et ainsi de suite.
Pour chacun des trois quartiers d’étude, nous avons fait le choix de sélectionner un nombre constant d’interviewés et ce quels que soient la taille ou le nombre d’habitants des quartiers. Le fait d’interroger le même nombre d’individus ne correspond pas à une faute de représentativité. L’essentiel est que chaque unité de sondage ait une probabilité identique de faire partie de l’échantillon. L’enquête a pour but de porter à connaissance les représentations et les critères d’évaluation de la qualité de vie de manière globale et non pas à l’échelle de chaque quartier. Par conséquent, la pondération de l’échantillon en fonction du poids des quartiers n’a pas été retenue. Cette résolution permet de garantir la représentativité géographique de l’échantillon. C’est pourquoi nous avons opté pour un échantillon de cent interviewés par quartier, soit un échantillon total de trois cents individus. Cette démarche permet de satisfaire les contraintes à la fois temporaire et budgétaire précédemment développées, tout en proposant une méthode fiable et adaptée d’obtention de résultats.
Après avoir défini l’objet de recherche et précisé les acteurs constitutifs de la démarche, il convient à présent d’expliquer les modalités de questionnement et le traitement de l’information.
GRAFMEYER Y., JOSEPH I., 1990, L’école de Chicago. Naissance de l’écologie urbaine. Paris, Nouvelle édition, RES Champ Urbain, Aubier, 378 pages.
GRAFMEYER Y., JOSEPH I., 1990, L’école de Chicago. Naissance de l’écologie urbaine. Paris, Nouvelle édition, RES Champ Urbain, Aubier, 378 pages.
PELLETIER J., 2000, LYON. Connaître son arrondissement. Le 3ème. De la Guillotière à la Part-Dieu, de Montchat à Monplaisir. Lyon, Editions Lyonnaises d’Arts et d’Histoire, 94 pages.
SCHWARTZ A., 1993, 30 ans de vies à la Duchère ou les mémoires d’un grand ensemble. Lyon, Ecole et Quartier, Edition UTINAM, 125 pages.
ALBARELLO L., DIGNEFFE F., HIERNAUX J-P., MAROY C., RUQUOY D., De SAINT-GEORGES P., 1995, Pratiques et méthodes de recherche en sciences sociales. Paris, Armand Colin, 179 pages.
FREYSSINET-DOMINJON J., 1997, Méthodes de recherche en sciences sociales. Paris, Montchrestein, Collection administration économique et sociale, 356 pages.