CHAPITRE II. La géographie de la qualité de vie quotidienne

Le cadre d’étude intra-urbain doit permettre d’appréhender de manière pragmatique cette notion de qualité de vie. Il doit contenir la quotidienneté, intégrer le rapport à la proximité, entretenir un sentiment de connaissance voire d’appartenance. Cette échelle ne doit pas être trop vaste pour que l’approche ne se réduise pas à celle d’un morceau de ville. Il convient au contraire de ne pas tomber dans les pièges du micro-local qui privilégie davantage la singularité au détriment d’une connaissance étendue à l’ensemble du territoire de la ville de Lyon. L’échelle intra-urbaine la plus couramment associée à la qualité de vie demeure « le quartier » dans la mesure où cette échelle évite à la fois les pièges d’une unité trop vaste, dont le sens est souvent absent, et ceux d’une unité restreinte permettant une approche trop particulière et monographique. Seulement, cette notion de quartier demeure difficile à cerner, à appréhender et à définir.

Ce deuxième chapitre se propose ainsi de discuter des territoires de la qualité de vie quotidienne afin d’offrir à cette étude un cadre d’analyse pertinent et opérationnel. Tout en conjuguant les exigences scientifiques et les contraintes géographiques, une approche territoriale capable de donner sens à cette analyse des disparités intra-urbaines de la qualité vie quotidienne doit être menée. Les fondements méthodologiques de l’approche géographique de la qualité de vie doivent donc dans un premier temps être définis. Cette recherche s’inscrit effectivement dans la continuité de la prise en compte de l’individu et de son environnement de vie immédiat. Cette volonté induit des principes et des méthodes de travail qui doivent être précisés.

Puis dans un deuxième temps, le choix du référentiel géographique de l’étude doit être justifié. Pour ce faire, nous prendrons soin d’expliquer les différentes approches territoriales envisagées, les systèmes d’agrégation spatiale testés pour enfin légitimer l’abandon d’un découpage territorial prédéfini, jugé inopérant, au profit de la construction d’une unité de voisinage adaptée aux problématiques de cadre de vie, de quotidienneté, de proximité et donc de qualité de vie.

Dans un troisième temps, les procédés mis en oeuvre pour mener à bien ce diagnostic doivent être explicités. Les méthodes et outils à la fois géographiques et statistiques doivent faire l’objet d’un développement spécifique. Il faut ainsi préciser les orientations méthodologiques de notre travail. Pour ce faire, il semble nécessaire de définir les modes de traitement de l’information et de représentation géographique mobilisés. Les précautions d’usage et les limites de la méthode feront enfin l’objet d’une attention particulière.