1.1. Fondement méthodologique de l’approche géographique de la qualité de vie

À l’origine de notre recherche, nous avons imposé l’individu en acteur pour donner sens à la notion de qualité de vie. La considération des représentations individuelles fournit les bases subjectives nécessaires à l’évaluation de la qualité de vie quotidienne. Pour évaluer cette notion, l’étude prend le parti de rendre la parole au sujet, à l’individu. C’est lui qui interprète la notion de qualité de vie à partir de son propre système de valeurs, de son vécu, de ses centres d’intérêts, de ses besoins et ses attentes. C’est donc l’individu lui-même qui identifie les critères de mesure. L’approche géographique de la qualité de vie, telle qu’elle est proposée, s’inscrit ainsi dans les principes fondateurs de l’individualisme méthodologique. Le paradigme individuel imposé et utilisé pour connaître les perceptions et les représentations subjectives à travers lesquelles se construit la qualité de vie doit perdurer dans l’approche géographique de cette notion. Les principes de l’individualisme méthodologique servent ainsi de base à l’analyse spatiale de la qualité de vie, au diagnostic objectif des cadres de vie tant dans les fondements de l’étude que dans les modes de traitement et de représentation de l’information.

Le positionnement qui a nourrit cette phase de travail préparatoire à l’évaluation, doit se poursuivre dans la phase d’analyse et de traitement pour proposer une approche quantitative de la qualité de vie. Cette évaluation axe son développement sur l’analyse des cadres de vie des individus, les lieux restreints de vie, les espaces habités, appropriés, pratiqués. La proposition est ainsi faite d’analyser l’environnement immédiat qui structure le quotidien de chacun.

Cette orientation à la fois théorique et méthodologique détermine profondément le choix du système de référence géographique d’étude. Il convient, en effet, d’identifier un terrain d’étude qui puisse très clairement proposer une représentation centrée sur l’individu, son foyer, son espace quotidien. Ce parti pris ne nie pas les mobilités individuelles, les phénomènes de multi-appartenance, d’identités multiples, ni les logiques de complémentarité des territoires mais il nous faut tendre vers la construction d’un espace particulier à l’image d’un lieu d’ancrage, de symbole et d’appartenance privilégié, permettant l’appréciation de la qualité de vie quotidienne.