1. Analyse discursive des entretiens professionnels et identification des univers de référence de la qualité de vie

La retranscription et l’analyse des trente-quatre entretiens passés auprès des acteurs professionnels constituent un matériau riche de compréhension de la notion de qualité de vie. Ceux-ci permettent de restituer les perceptions des acteurs et de tenir compte de leurs points de vue différenciés. Il a bien été entendu que l’acteur interviewé ne puisse être représentatif du groupe professionnel auquel il appartient. Les discours formulés ont été considérés comme des interprétations construites à partir des aspirations et des perceptions de chacun. La représentativité de l’informateur doit donc être relativisée car celui-ci restitue une réalité fondée sur un point de vue spécifique ancré dans des systèmes de références, de compétences et de préoccupations propres à chacun.

Cette diversité des points de vue née de l’hétérogénéité structurelle de l’échantillon d’étude permet néanmoins de présenter des résultats d’analyse consensuels. Quels que soient le profil et le domaine de compétence des acteurs interrogés (maîtrise d’ouvrage, représentants politiques, acteurs opérationnels, techniciens, scientifiques, membres d’associations), ils parviennent à construire un discours concordant qui semble être le reflet de représentations subjectives partagées. Malgré la diversité de ces approches, sa nature polymorphe et son caractère multi-thématique, la qualité de vie semble pouvoir s’inscrire dans la cohésion et l’assentiment du plus grand nombre. Les acteurs professionnels restent ainsi globalement prudents à l’égard même de la problématique de la qualité de vie et encore davantage lorsqu’il s’agit de son évaluation. Dans leur grande majorité, ils s’accordent cependant pour lui attribuer une importance fondamentale au sein de leurs préoccupations et de leurs activités professionnelles et témoignent de l’intérêt de notre démarche. Bien que jugée difficilement définissable, appréhendable et mesurable, la qualité de vie s’impose cependant comme une priorité structurante qu’il convient de saisir pour défendre, revendiquer et agir en faveur de l’amélioration du quotidien de chacun. C’est pourquoi, ils commencent par formuler les limites et les précautions qui doivent entourer l’essai de définition et d’évaluation de la qualité de vie tout en identifiant les différents univers qui semblent structurer cette notion.