4. Essai d’une définition subjective de la qualité de vie quotidienne

Eclairés par les représentations spécifiques des acteurs professionnels et riches des perceptions particulières des habitants, il s’agit à présent de mener une analyse transversale des axes d’interprétation de cette notion de qualité de vie quotidienne afin d’en présenter une définition subjective, consensuelle et pragmatique. Il convient de voir dans cette proposition non pas une définition immuable, pérenne et figée de la notion de qualité de vie. Il est préférable d’envisager cet exercice comme la composition empirique d’une définition conjoncturelle. Cette proposition doit bien évidemment permettre de comprendre et d’apprécier la qualité de vie quotidienne. Cependant, cette démarche de caractérisation de la notion demeure étroitement liée au contexte à la fois temporel et géographique qui est le nôtre.

L’enjeu n’est pas de tendre vers la formalisation d’une définition générale de la qualité de vie quotidienne mais bien la production d’une définition construite à partir des jugements de valeurs des acteurs et des habitants lyonnais. Il convient donc de ne pas omettre ni même négliger le caractère circonstanciel de cette construction pragmatique. La définition de la qualité de vie est ainsi conjoncturelle et reste liée aux contextes à la fois temporels et géographiques de notre étude. Nous ne sommes pas assurés qu’une démarche semblable de prise de contact direct avec la population et les acteurs professionnels menée à une autre période, dans un milieu différent puisse donner des résultats similaires ou tout au moins comparables.

Notre travail est avant tout une recherche méthodologique. Loin de négliger la nature des résultats obtenus, cette démarche se caractérise avant tout par l’énoncé des principes, des cheminements et des mécanismes de construction et de mobilisation des connaissances. Cette étude a été attentive à la conformité des moyens utilisés tout en portant un intérêt soucieux au caractère reproductible de la méthode. Cette exigence permet de produire des résultats, certes valables et validés, qu’il convient cependant de ne pas prendre pour des vérités universelles. Nous proposons ainsi « une » définition de la qualité de vie quotidienne sans que celle-ci soit considérée comme « la » définition unique de cette notion. Celle-ci se base sur l’identification subjective des éléments qui définissent le mieux la qualité de vie quotidienne. Afin de limiter les redites et surtout pour éviter de lasser les acteurs professionnels qui se sont largement et librement exprimés durant l’entretien, le questionnaire se limite à la caractérisation de la notion de qualité de vie. À l’inverse, le questionnaire administré aux habitants développe davantage cette recherche de définition à travers l’identification des mots ou expressions qui semblent définir au mieux la qualité de vie quotidienne mais aussi à travers la perception des nuisances qui la dégradent. Ces questions, par effet de miroir, permettent d’identifier les éléments qui, pour les habitants, définissent la qualité de vie et ceux qui la détériorent. Juxtaposées aux représentations des acteurs professionnels, ces connaissances permettent de formaliser une définition consensuelle mais conjoncturelle de la qualité de vie quotidienne lyonnaise.